Un coup de coeur de Mollat
Voici l'histoire de l'auteur, Élodie Durand, sous les traits de Judith. Une histoire de 4 ans, une parenthèse dans sa vie de jeune étudiante où la maladie s'installe petit à petit. Les premiers symptômes se font sentir par des absences. Mais comment croire à ces absences alors qu'elle n'en a aucun souvenir? Famille et amis la poussent à consulter... Diagnostic : Épilepsie!
Et nous voilà plongés dans la tête de Judith/Élodie. Sa tête... Elle va si mal! De rendez-vous chez le neurologue en traitements à l'hôpital, ses pertes de mémoire s'avèreront être plus que de l'épilepsie... Dans sa descente aux enfers ou plutôt dans ce rien, ce trou noir, cette régression, Élodie ne se souvient que d'une chose, «Maman.» : «Même si je dis que je n'ai plus de souvenirs, dans mes souvenirs, maman, il y a toi, (…) mon unique repère.» Un dialogue omniprésent entre Élodie et ses parents parcourt La Parenthèse et recompose les 4 années oubliées. Car c'est bien grâce à eux qu'elle s'en est sortie – elle qui n'a jamais admis être malade pendant tout ce temps : «Tu as raison, j'ai été dans le déni».
Album autobiographique, on l'aura compris, bien au-delà de la mièvrerie et bien loin de faire pleurer dans les chaumières, cette perle de narration bouleversante est faite de mots simples. Des croquis réalisés entre 1995 et 1998 pendant la maladie (sorte d'exutoire où détresse, souffrance et colère se côtoient) sont glissés au travers du récit.
Élodie, devenue illustratrice après avoir étudié les arts décoratifs à Strasbourg, nous livre avec un trait sobre mais très expressif, des dessins noir & blanc tout en finesse.
Ce récit poignant vous bouscule, vous malmène et vous bouleverse. Magnifique!