Un coup de coeur de Mollat
Seul chez lui, Marco se bat avec ses exercices de maths quand deux policiers sonnent et lui annoncent la mort de sa mère. Choqué, hébété, Marco découvre par la suite qu'il y a erreur sur la personne mais que cette jeune femme retrouvée morte sur un banc public était bien l'épouse de son père. Un mariage blanc conclu pour 1 500 euros à une période de disette, dix ans auparavant. Un épisode misérable dont son père n'est pas fier et dont personne n'a jamais songé à lui parler. Les mots sont difficiles à trouver pour les parents de Marco et c'est donc seul qu'il va se lancer sur les traces d'Anka, dont la photo trouvée dans un sac de voyage va occuper toutes ses pensées. Confronté à un monde où l'on fait commerce de l'être humain, où certains s'enrichissent ou du moins exploitent sans vergogne la détresse des autres, Marco peine à comprendre. A moins qu'il ne comprenne trop bien.
Son propre futur de collégien l'indiffère : quel futur construire dans ce monde en ruine, sale et suintant ? La fin sera sombre, violente, comme l'unique réponse trouvée à la violence du monde.
Nul doute que ce texte va bouleverser ses lecteurs. Il porte un regard sans concession sur une société qui souffre et brosse le portrait d'un adolescent d'aujourd'hui, choqué de vivre dans un monde où l'espoir et le rêve ont si peu leur place pour peu que l'on ouvre les yeux sur la réalité. Terrible mais essentiel et magnifique.