Se propose d'examiner deux thèmes fondamentaux du platonicisme, être et liberté, en s'appuyant principalement sur le Parménide et le Sophiste. Démontre l'actualité de cette philosophie, sa richesse ontologique et comment sa perspective de liberté se fonde sur l'être. ©Electre 2024

Le jour viendra, dit Hölderlin, où nous seront obligés de dire : saint Platon pardonnez-nous, nous avons gravement péché envers vous... Le présent ouvrage se propose d'examiner deux thèmes des plus fondamentaux du platonisme : être et liberté.

Selon le Parménide, si l'Un n'est pas, rien ne serait (166c). Donc la participation de l'Un à l'être est au fondement de tout ce qui est, y compris la liberté et la connaissance. D'après le Sophiste, la science de l'être est science des hommes libres, entendons des philosophes (253c). Pour l'Alcibiade, se connaître soi-même, c'est se libérer (135c). Enfin, l'allégorie de la caverne associe la liberté à la montée vers le souverain Bien.

Chez Platon, la liberté se révèle inséparable de l'être. Ils s'entrelacent étroitement. Dégager cet entrelacement, tel est précisément l'objectif de cet ouvrage qui appuie fondamentalement ses analyses sur le Parménide et le Sophiste. Partant, l'auteur soutient principalement deux thèses :

- La richesse de l'ontologie platonicienne. Bien loin d'avoir pensé l'être comme la seule idée, Platon en a élaboré une conception éminemment plus profonde.

- La liberté pour Platon ne se cantonne nullement dans l'opposition citoyen libre-esclave, comme un préjugé communément admis nous le fait croire. Tout au contraire, Platon, bien avant les Stoïciens, et d'une manière incomparablement plus profonde, envisage la liberté du sage, se suffisant à lui-même, se gouvernant lui-même (Rep, 387d-c, 592b). Ainsi trouve-t-on chez Platon une perspective de liberté à caractère intérieur, fondée dans l'être.

Dès lors qu'en est-il de l'actualité du platonisme, de ses thèmes fondamentaux précisément que sont être et liberté ? A partir d'une analyse fort originale de la notion «les Autres» dans le Parménide, l'auteur parvient à démontrer comment l'ontologie de Platon, qui inspire incontestablement Husserl (cf. l'agir, de l'Alcibiade à Husserl) et Heidegger (cf. temps et être selon Heidegger et dans le Parménide), est toujours à même de fonder ontologiquement notre temps, et par là même de déterminer notre rapport à l'être et à la liberté. L'actualité du platonisme, comme cela est explicité à la fin de l'ouvrage, est actualité de l'être, ainsi que de l'incompressible désir de liberté qu'il suscite en nous.