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Un coup de coeur de Mollat
Oubliez un instant votre téléphone mobile, votre ordinateur, vos textos, vos mails, mettez tout cela de côté (vous verrez, cela ne fait pas de mal) et prenez le temps de retrouver le goût pour le papier, l'époque pas si lointaine où le bruit d'une lettre qu'on ouvre vous serrait le cœur ou l'emballait, les boîtes où sommeille votre correspondance la plus précieuse, celle que ne menace aucun bug mais que les flammes et le désordre peuvent anéantir…
Un livre vous aidera à renouer avec ce fin plaisir, un beau livre relié du genre qui donne l'impression que l'éditeur ne s'est pas moqué du monde et a soigné la qualité. Au bonheur des lettres qui paraît à l'enseigne du Sous-Sol, la jeune maison d'édition animée par le récent lauréat de l'Académie Française, Adrien Bosc, fait partie de ces ouvrages qui s'arracheront au moment des Fêtes tant parce que son idée est ingénieuse que sa réalisation habile. Son idée ? Rassembler 125 lettres de gens très célèbres ou parfaitement anonymes, de toutes les époques, qui magnifient l'idée qu'on peut avoir d'une lettre originale et inoubliable. L'édition anglaise d'origine avait fait un tabac, les Britanniques se régalant, comme nous le ferons, de ce mélange d'émotion, de cocasserie et de tragique qui se succède. Sa réalisation ? reproduire en fac similé (d'où le grand format du livre) chaque courrier, histoire de restituer un peu de ce qui fait le charme d'une lettre : ses aspérités, ses formes, son alphabet..et ses fautes... Quelques exemples savoureux : des fans supplient le président d'Eisenhower de faire en sorte qu'on ne coupe pas les favoris du King Elvis pendant son service militaire ; Mme Churchill invitant son fébrile premier ministre de mari à se détendre ; Nick Cave s'adressant à MTV pour refuser un award inattendu ; une lettre du jeune Fidel Castro (14 ans) à Roosevelt pour lui réclamer 10 dollars ; une réclamation du neveu d'Adolf Hitler, Patrick, qui réfugié aux U.S.A. demande aux Président que l'on revienne sur son refus d'intégrer l'armée (ce qui lui sera autorisé) ; un échange entre Groucho Marx et Woody Allen… On en passe et des pas moins bonnes…
Ne tardez donc pas trop à vous faire plaisir et écrivez sans retard au Père Noël de Libourne pour qu'il vous réserve un exemplaire de cet ouvrage qui vous donnera quelques instants de bonheur.