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Les tsiganes en France : un sort à part (1939-1946) aux éditions Perrin
À L'OCCASION DE LA SORTIE DU FILM DE TONY GATLIF : LIBERTÉ
Pour la première fois, le livre de Marie-Christine Hubert et d'Emmanuel Filhol fait le point sur des événements encore largement méconnus du grand public comme des spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Victimes oubliées par la mémoire, la presse, la justice et même les politiques, les Tsiganes qu'ils soient Manouches, Gitans, Roms ou Yénisches ont été persécutés avant, pendant et après la guerre. À cela s'est ajouté - ce qui singularise cette communauté-, une amnésie volontaire de ces pages tragiques par le peuple tsigane lui-même.
Dès le début de la guerre, environ 16000 tsiganes sont assignés à résidence, puis internés dans 30 camps qui leur sont destinés, en zone occupée ou libre. Livrés à eux-mêmes, ils vont vivre dans des conditions misérables. Leur libération ne sera effective qu'en 1946…
Quant aux internés dans le camp de Poitiers, ils furent déportés à Oranienbourg-Sachsenhausen et Buchenwald.
L'ouvrage s'appuie sur les archives nationales, départementales, la plupart inédites mais aussi sur des témoignages. Sur le tard, les tziganes survivants de ces heures noires ont accepté de témoigner à l'étonnement de leurs enfants qui ignoraient tout de cette histoire… Mais les gadjo (c'est à dire les non-tziganes) auront beaucoup à apprendre ici : le rôle des préfets et de la gendarmerie française dans la gestion de ces camps mais aussi le racisme ordinaire et l'indifférence pour les tsiganes en France qui continuent aujourd'hui d'avoir un statut discriminatoire !
Les auteurs sont historiens, tous deux spécialistes des gitans.
Emmanuel Filhol est maître de conférences hors classe à l'université de Bordeaux 1.
Marie-Christine Hubert a soutenu une thèse d'Histoire sur la situation des tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale.