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François Schuiten et Jacques Abeille

Publié le 01/01/2014
Les Jardins statuaires de Jacques Abeille et, Les Mers Perdues de Jacques Abeille et François Schuiten (tous deux édités chez Attila)
L'histoire éditoriale des Jardins statuaires façonne une légende noire. L'auteur, dont c'est le premier roman, transmet à la fin des années 70 le texte à Julien Gracq, qui le fait suivre à José Corti ; le texte s'égare. Un second éditeur, décidé à le publier, fait faillite quelques mois avant la sortie du livre. Le temps passe. Une autre copie du manuscrit, envoyée à Bernard Noël, conduit à sa parution chez Flammarion. Mais, prévu pour l'automne 1982, le livre rencontre des problèmes de fabrication et, sorti très en retard, passe inaperçu. Quelques mois après, Bernard Noël est remercié. Plus tard, les entrepôts Flammarion flambent, le livre disparaît... Le sort a continué à s'acharner et a travaillé pendant trente ans à l'occultation d'un roman qui vient enfin de paraître aux éditions Attila.

Récit de voyage (le livre est dédié à un ethnologue), conte philosophique, utopie, roman initiatique, roman d'aventures, le texte déroge aux habituelles catégories littéraires.

L'histoire se déroule à une époque indéterminée. Un voyageur découvre le pays des « Jardins statuaires », un ensemble de domaines, protégés par de vastes enceintes, où la principale activité des hommes consiste à cultiver des statues. Dans ces propriétés où la pierre pousse sans cesse, la vie est réglée d'après une organisation rigoureuse, apparemment ludique et rationnelle, mais aux fondements étranges. Au fil des pérégrinations du voyageur, l'utopie se lézarde : la place des femmes, le pouvoir occulte d'une mystérieuse guide des hôteliers, les statues qui maigrissent ou croissent indéfiniment posent des questions angoissantes. Enfin, la menace de Barbares qui se rassemblent aux frontières et préparent l'invasion des jardins statuaires va achever de déséquilibrer cette société.

Emerveillé par le roman, troublé par les résonances qu'il suscite avec son propre travail, François Schuiten a présenté à Jacques Abeille une série de dessins. L'écrivain, à son tour émerveillé par la proximité entre ces dessins et l'univers romanesque qu'il a développé, a conçu le récit d'une expédition dans des contrées imaginaires, où une civilisation s'est développée autour d'anciennes et étranges statues... Par ses thèmes et ses principes narratifs, Les Mers perdues se rapproche du cycle des Cités Obscures.

L'histoire... Un milliardaire recrute pour une expédition mystérieuse une jeune géologue, un dessinateur, un écrivain et un guide. Nul ne sait leur destination. Sont-ils en quête d'un trésor ? De rivages ignorés ? Ou d'une aventure intérieure ?

Bibliographie