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Petit abécédaire des pirates et des corsaires

Publié le 28/06/2004
Nous étions quinze sur le coffre à l'homme mort-Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !..."

A comme Ann Bony, célèbre flibustière du début du XVIIIe siècle, qui eut un destin si incroyable, comme l'autre flibustière très connue, Mary Read, que l'on a longtemps cru que William Defoe l'avait inventée.

B comme Boucanier, devenu synonyme de flibustier, désignait à l'origine ceux qui boucanaient les porcs sur l'île de la Tortue, c'est à dire qui les fumaient, comme les jambons de Bayonne maintenant. Jean Merrien explique de manière très claire les différences entre les différents termes qui désignent les pirates.

C comme Caraîbes, le terrain de jeu préféré des pirates. Un ensemble d'îles aux noms qui font font rêver : Îles sous le vent, Hispaniola, Île de la Tortue...

D comme Daniel Defoe, l'auteur de Robinson Crusoë ayant aussi été un grand historien de la flibuste, avec son monumental Histoire générale des plus fameux pirates, écrit quelques années seulement après les événements relatés sous le pseudonyme de capitaine Johnson.

E comme Espagne, la grande victime des pirates et corsaires. De son empire du nouveau monde provenait une richesse incroyable qui attirait toutes les convoitises, aussi bien des pirates indépendants que des corsaires travaillant pour un autre Etat.

F comme Francis Drake. Le protégé de la reine Elisabeth 1ère, qui mena une série de raids très osés et très lucratifs sur les biens Espagnols. En juillet 1588, il participa aussi aux batailles contre l'invincible Armada espagnole, qui cessa à ce moment de l'être.

G comme Galion, le fameux galion espagnol gorgé d'or, celui de Polanski dans Pirates, et ingrédient indispensable de tout roman de flibuste.

H comme hollandais, qui furent pirates à l'époque où ce qui deviendra les Pays-Bas luttait pour son indépendance vis à vis de l'Espagne. Cette "république des gueux", celle des premiers flibustiers, s'abritait dans les petits ports de la côte anglaise, protégés par la reine d'Angleterre trop contente d'affaiblir l'Espagne indirectement.

I comme Isaac le pirate. Ce personnage de Christophe Blain, qui a reçu le prix du meilleur album au festival de la bande dessinée d'Angoulême en 2002, poursuit sa croisière, et en est déjà à son quatrième album.

I aussi comme île au trésor, de Stevenson, le roman de piraterie certainement le plus connu.

L comme Libertalia, l'utopie pirate décrite par Defoe, une "république maritime", égalitaire, fondée par le capitaine Misson et son second le prêtre défroqué Caraccioli.

M comme Henry Morgan, la terreur des Espagnols, largement évoqué par Gilles Lapouge. Un pirate qui s'était spécialisé dans les attaques terrestres des ports espagnols, et qui finit chasseur de pirates pour le compte de l'Angleterre, comme lieutenant général de la Jamaïque.

O comme Or, l'objet des toutes les convoitises, exploité et transporté par les Espagnols, pillé par les pirates

R comme Religion, car il y a rarement de guerre sans que la religion ne soit très loin, surtout au XVIe siècle, où, comme le montre brillamment Michel Le Bris, la compétition pour la découverte de nouvelles terres dans le nouveau monde se double d'une véritable guerre de religions, les Français massacrant allègrement du catholique, et les Espagnols étripant joyeusement du protestant.

S comme Surcouf, Robert Surcouf, le titan des mers comme l'appelle Michel Hérubel, qui écuma les mers sous la Révolution et l'Empire et qui réussit à mourir, sur terre, dans son lit.

S aussi comme Rafael Sabatini, l'auteur du fameux Scaramouche a aussi écrit deux merveilleux romans de piraterie : Captain Blood, le faucon des mers et le fameux pavillon noir (avec Erroll Flynn dans l'adaptation cinématographique de Curtiz...).

T comme Tortue. L'ile de la Tortue, voisine de celle de Saint-Domingue, est le haut lieu de la piraterie. Pendant une dizaine d'années y régna selon Jean Merrien, la "confrérie des frères de la côte", fédération de trois corporations : celle des marins-pirates, celle des boucaniers, c'est à dire des chasseurs et des éleveurs, et celle des habitants. L'île devint base d'opération des raids pirates, qui y vivaient dans une totale égalité.

V comme le mot hollandais vrijbuiter, soit libre butineur, et devenu flibustier, selon l'etymologie qu'en donne Michel Le Bris.

Z comme... comme Zanzibar ! Repère de pirates, de négriers et d'aventuriers en tous genres, l'île et l'océan indien sont évoqués dans les ouvrages de Louis Garneray, compagnon de Surcouf.

Un dossier réalisé par l'impitoyable Captain Forst

 

Bibliographie