Un coup de coeur de Mollat
Biologiste spécialiste des sols et de la micro biologie cellulaire, George Oxley est le chantre des plantes sauvages. Sorti très vite des laboratoires pour observer directement ce qu'il se passe sur le terrain, il collabore aujourd'hui avec des laboratoires et des gouvernements pour restaurer les écosystèmes, notamment dans le bassin du fleuve Congo et au Pérou, jungles luxuriantes il y a 300 ans, aujourd'hui désertiques à force de déforestation.
Autre terrain de recherche préféré : le biome humain, incroyable biodiversité microbienne et fongique. Où bactéries, champignons et microbes assurent un écosystème symbiotique, à l'image d'une chaîne alimentaire équilibrée. Farouche partisan du non labour et de l'ethnobotanique, il explique volontiers que 70% des terres françaises sont en hydro stress, sécheresses chroniques à la clé. Un état toujours provoqué par l'homme ou les catastrophes naturelles.
Le rôle d'un sol, à l'instar d'un système digestif transforme ce qui lui tombe dessus pour le rendre à la vie. L'homme ne sait fabriquer que 11 acides aminés essentiels sur les 20 nécessaires à sa santé. La symbiose bactéries/mycélium est cassée par le travail des sols, induisant carences (surtout pour les végétariens se nourrissant essentiellement de légumes) et maladies, parfois jusqu'au décès.
« La gourmandise, c'est le meilleur des professeurs ». Il y a 20 ans, les habitants de Sarajevo ont survécu à 1430 jours de siège en se nourrissant des 200 espèces de plantes sauvages qui poussaient sur les sols pollués par les obus, ce qu'on appelle le tussilage. De quoi nous rappeler qu'il faut toujours garder un lien avec le sauvage.
Catherine Dauriac pour Écolo Info