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Cécile Coulon 3

Publié le 01/01/2014
Le roi n'a pas sommeil, aux éditions Viviane HamyAu « 91 », rue Porte-Dijeaux
Coup de cœur de votre libraire : « Au moment où l'on rencontre Thomas Hogan pour la première fois, il est arrêté par la police et sa mère s'élance dans la rue en hurlant d'incompréhension et de désespoir. Thomas Hogan, que les langues bien pendues de cette petite ville de province imaginaire n'hésitent pas à surnommer « le fils maudit ». Comment en est-il arrivé là ?

Aurait-on pu prévoir qu'il tournerait mal ? Et d'ailleurs, qu'a-t-il fait exactement ? Voilà comment s'ouvre le dernier roman de Cécile Coulon : avec une bonne dose d'interrogations et un désir irrépressible d'en savoir un peu plus. Composée des deux parents, William et Mary, et de leur fils unique, Thomas, la famille Hogan occupe le devant de la scène du Roi n'a pas sommeil. Thomas grandit à l'ombre d'un père rustre et violent, qui emploie toute son énergie entre la scierie et la caserne, avec pour seuls rayons de soleil la tendresse et l'amour que lui prodigue sa mère. Enfant, puis adolescent, ce garçon fait l'effet d'une touffe d'herbes hautes sans cesse balayée par des vents contraires. Mais finalement, alors qu'arrivé à la maturité, il est rattrapé par son destin, on se rend compte qu'une épée de Damoclès le suivait depuis le berceau et même un peu avant. En effet, son patrimoine génétique avait tout d'une bombe à retardement prête à exploser à n'importe quel moment. Le roi n'a pas sommeil est donc avant tout un roman sur l'atavisme et sur l'impuissance des hommes face à certaines formes de déterminisme. Entre l'exergue emprunté à Steinbeck et le choix d'une onomastique à consonance presque exclusivement anglo-saxonne, l'auteur ne dissimule pas ses influences. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce jeune homme nous évoque des héros comme le McTeague de l'Américain Frank Norris ! Forte d'un tel héritage, Cécile Coulon s'impose comme une voix des plus originales au sein de la littérature française contemporaine, nous offrant un entracte plus que bienvenu dans le flot d'une production relativement dominée par l'autofiction. Mais il n'y a pas que le sujet qui vaille le détour : la plume de cette jeune romancière et nouvelliste a de quoi ravir les amateurs de belle prose. Cécile Coulon n'hésite pas à jouer sur les registres de langue et à donner un véritable coup de pinceau au vernis parfois écaillé de métaphores et expressions françaises rebattues, le tout avec un humour toujours très fin. Par ailleurs, la tension narrative qu'elle parvient à installer par le biais d'une construction sans faille, à commencer par une scène inaugurale étonnante qui, sous couvert de donner les clés de l'histoire, ne fait qu'attiser la curiosité du lecteur, contribue à faire de ce roman un livre à la fois marquant et extrêmement abouti !»





Bibliographie