La nature humaine, nous rappelle Charles Stépanoff, a la particularité de manifester une empathie généralisée au-delà de son espèce. Et en cela, elle est unique.
L'ethnologue nous entraîne aux quatre coins du monde pour éclairer différents types de rapports et de communications que les hommes entretiennent avec leur environnement non humain. Des liens sociaux, affectifs mais aussi métaboliques pour se nourrir, se chauffer qui demandent de négocier avec notre nature empathique et de trouver des stratégies pour composer avec elle car l’homme est ce qu’il appelle un prédateur empathique.
L’anthropologue s'attache aussi à expliquer comment la civilisation occidentale, presque exclusivement anthropocentrée, s’est détournée progressivement de ses attachements au point de n’avoir que très peu de contacts avec les autres espèces.
Comment donc repenser notre rapport à la nature? Charles Stépanoff remet pour cela en cause l’histoire de la domestication:
“Il faut se demander si la domination se réduit à la violence, ou si elle est prise dans quelque chose de plus complexe, de plus riche, qui crée un socio-écosystème résilient où plusieurs espèces trouvent un habitat.”
Ainsi, au cœur même de certaines traditions ancestrales de nos campagnes, on retrouve cette relation collaborative que les paysans mettaient en place avec leurs animaux ou même avec les plantes qu’ils cultivaient.
“C’est un pacte de solidarité, plutôt qu’un asservissement. Ceci a des implications morales : les gens ne peuvent pas traiter ces êtres uniquement comme de la matière.”
Le livre nous entraine dans un véritable voyage à travers le monde, à travers d’autres sociétés, d’autres époques aussi, d’autres pratiques, d’autres récits. C’est un essai exceptionnel qui nous laisse entrevoir une autre histoire bien plus étonnante, plus riche, plus complexe, plus belle aussi de l’homme et la nature.