Un coup de coeur de Mollat
Il est affublé d'un nom improbable, a réduit la tanière qu'il squatte à l'état de véritable décharge, collectionne les ventilateurs et s'est mis en tête d'organiser un concert un peu spécial en plein milieu de Central Park. Voici Horse Badorties ou l'homme qui vous permettra de vous extraire de la morosité ambiante en vous offrant un ticket pour un voyage au Pays du Fou rire.
Le narrateur de ce roman indissociable de l'époque qui a vu sa genèse - les années 1970 - n'est autre que le hippie le plus marginal qui soit. Sans hésiter, il vous embarque avec lui, faisant de vous le témoin de ses mésaventures. D'ailleurs, le périple a beau être court, il n'en est pas moins haut en couleurs ! En effet, Horse Badorties va trouver le moyen d'atterrir dans un fossé au volant d'un bus qu'il vient juste d'acquérir, de passer la nuit à téléphoner d'une cabine alors qu'il a le téléphone chez lui, de couler dans le lac de Central Park, et de vivre encore d'innombrables péripéties en seulement trois jours !
Et si le style peut surprendre à la première page, vous comprenez dès la deuxième que l'auteur n'aurait pu faire l'économie de cette façon bien peu conventionnelle d'apostropher le lecteur qu'au prix d'un immence sacrifice : celui de l'ambiance 100 % décalée, voire déjantée, qui caractérise du début à la fin ce roman tout simplement hilarant et lui donne des airs d'odyssée de l'absurde.