Un coup de coeur de Mollat
Contrairement à Un Roman russe, la vie de l'écrivain n'est cette fois plus au centre ; Carrère s'efface et devient ici observateur et scribe d'autres vies justement : une petite fille disparue tragiquement dans le Tsunami, une femme juge et mère de trois enfants décédée d'un cancer, et le collègue de cette dernière, qui a, lui aussi, été atteint de cette maladie dans sa jeunesse.
Même si la question de la mort occupe une place importante dans le récit, l'auteur ne tombe pourtant pas dans le pathos. Carrère observe, interroge. Le lecteur à ses côtés n'a pas non plus le sentiment d'être un voyeur ; les choses sont narrées sans pudeur, simplement et on s'attache extrêmement vite aux différents personnages qui sont ici campés.
La mort, la maladie, l'amour, autant de destins que de pistes de réflexion sur la vie et son sens qui font de ce récit un texte essentiel.