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Traducteur : Jean-Yves Prate
Un coup de coeur de Mollat
Lorsque Tim est envoyé au Vietnam en 1968, c'est pour lui comme une décharge d'absurdité qui lui tombe sur les épaules. Cet événement conditionnera toute sa vie et une œuvre littéraire hors du commun.
En 1968 dans l'état du Minnesota, Tim reçoit une lettre d'enrôlement au conflit du Vietnam, déjà commencé depuis quelques années. Ce courrier est instantanément vécu comme une mauvaise blague. Tim sait qu'il n'est pas fait pour ça, et que cette guerre n'est d'aucune utilité à son pays. Malgré cette certitude, la lettre commence à devenir une obsession. Bouleversé, O'brien décide de déserter. Le long de la « Rainy river », il roule, submergé par un conflit intérieur : partir –sachant que le Canada se trouve de l'autre côté de cette rivière-, ou bien rester. A 22 ans, si près de la liberté que représente la fuite vers le Canada, se produit un déclic : au lieu du courage de déserter, Tim choisit d'être lâche et d'aller faire la guerre au Vietnam, comme tout le monde.
« Nous faisons la guerre parce que nous aurions été gênés de ne pas la faire ». Tim O'brien revient sur cette notion de courage au regard d'une question fondamentale : « Comment écrire la guerre ? ». Faut-il tout raconter, et surtout comment s'y prendre… ? L'auteur, en nous racontant des anecdotes de soldat aussi puissantes que troublantes, analyse parfaitement les thèmes du courage, de la honte et du déshonneur.
Le roman A propos de courage est donc bien plus qu'un roman de guerre. Passionnant, c'est le destin d'un écrivain qui nous est raconté avec justesse et humilité. Une lecture inoubliable.