Un coup de coeur de Mollat
Pour cela, il a passé trois années de sa vie en immersion dans le secteur de l'élevage et au terme de son enquête, il livre un véritable plaidoyer en faveur des victimes de l'élevage et de la pêche industriels.
En premier lieu, les animaux, bien sûr, dont il détaille les épouvantables conditions de naissance, de vie et d'abattage, au cours de pages dont certaines descriptions provoquent la nausée.
Victimes, nous le sommes aussi, nous humains, qui consommons ces chairs torturées et bourrées d'antibiotiques. Victimes encore, la terre et l'eau qui n'ont plus la capacité d'absorber les quantités phénoménales de pesticides et de nitrates contenus dans les tonnes de déjections animales. La merde, ainsi que la nomme sans détour Jonathan Safran Foer. Victime enfin, l'air : d'après un rapport des Nations Unies, le secteur de l'élevage est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, soit environ 40% de plus que la totalité du secteur des transports.
Jonathan Safran Foer démontre tout au long de son ouvrage que c'est bien parce que l'élevage industriel ne prend nullement en compte toutes ces victimes et le coût qu'engendre ses productions en terme de santé publique (cancers, maladies cardio-vasculaires, pandémies...) et environnementale qu'il peut maintenir des prix aussi bas.
« Faut-il manger les animaux ? » Parce qu'il n'est pas dans la culpabilisation, parce qu'il part du principe que lorsqu'on sait, il est difficile, voire impossible, de continuer comme avant, Jonathan Safran Foer nous permet à la lecture de ces pages magistrales de faire notre choix. En notre âme et conscience.
Agnès Séjournet pour Écolo Info