Un coup de coeur de Mollat
Derrière cette couverture aux allures littéraires made in P.O.L., se cachent des bribes de mots et des brouillons de dessins. Page de gauche : un texte typé typo tapé à la machine. Page de droite : une illustration illustrant d'illustres personnages. Illustres pour l'auteur Sigolène Prébois, car ces êtres anthropomorphes ne sont rien d'autre que sa mère, la dame qui s'en occupe et Sigolène elle-même. Claire est un oiseau qui se meurt, Elisabeth une infirmière bienveillante et Sigolène un chiot rassurant qui l'accompagne dans sa maladie. Version Live, c'est l'histoire de la perte d'un être cher, d'une maman, d'une douleur qui doit sortir à travers les mots. Et puis en réponse à ce deuil cathartique, c'est aussi une douceur, une légèreté qui transparait dans un dessin naïf et enfantin. Malgré le sujet assez dur, de petites anecdotes pleines de fraîcheur apparaissent dans l'histoire, comme quand il faut customiser l'enterrement de Claire par des croyances religieuses un peu trop folkloriques, ou bien lorsqu'une bande de pingouins se retrouve déstabilisé par un cercueil fort singulier.
Claire est et était une maman déjantée et pleine de vie, son enterrement le sera aussi ! Ceci n'est donc pas vraiment une bande dessinée, mais ceci ressemble à un album pour enfant emballé dans un écrin de littérature. Finalement ceci n'est peut-être rien de tout cela. Version Live c'est tout simplement une lecture "à part", où mots et dessins s'entrechoquent pour décrire un moment de vie. Un récit doux-dingue et une expérience touchante. On en ressort le sourire aux lèvres.