C'est tout naturellement qu'aujourd'hui j'ai dévoré le livre de sa fille, Sophie Rabhi, qui est bien plus que la fille d'un grand penseur écologiste et humaniste contemporain. Sophie Rabhi est une femme intelligente et passionnée par ses (nombreux) projets. A la lecture de son livre, on découvre une mère aimante, attentive et pleine d'humilité face à la responsabilité et à la grande joie de la parenté. Elle est également une formidable pédagogue. Tant de qualités ne peuvent faire qu'un livre génial, que j'ai dévoré presque d'une traite ! Étant moi-même jeune maman, La ferme des enfants, titre éponyme de l'école alternative basée sur la pédagogie Montessori (mais pas que !) de Sophie Rabhi, m'a donné envie de déménager pour offrir à ma fille une telle opportunité éducative...

Dans cet ouvrage, qui est comme le journal intime d'un projet ambitieux, courageux et porté avec témérité, on sent toute l'humanité des acteurs qui le composent. C'est avec beaucoup d'humilité que l'auteure explique le chemin qui a tracé l'histoire de « La ferme des enfants ». Les prémices, la première école, simple et sans prétention. Puis l'agrandissement, l'éco-hameau qu'elle a fait naître. Les doutes, les joies liés à ce projet, les enseignants qui s'adaptent et cherchent les moyens adéquats pour répondre avec simplicité et humanisme aux besoins de leurs élèves. Les enfants et les pré-ados qui s'étonnent parfois de toute l'attention et des responsabilités qu'ils reçoivent. « La ferme des enfants » est une école différente, où chacun a un rôle, une tâche. Où la réussite est individuelle mais ne passe pas par la compétition avec son voisin. On y apprend le respect, la coopération, l'indépendance et l'autonomie. Les enfants qui suivent la pédagogie Montessori sont souvent très autonomes et savent ce dont ils ont besoin. Ils ont goûté très tôt à une liberté et une confiance de la part de l'adulte. Une confiance difficile à donner, pour les parents qui inscrivent leurs enfants sans trop savoir ce qu'il va se passer. Sophie Rabhi raconte avec beaucoup d'humour parfois, ces parents qui se demandent pourquoi leurs enfants changent en famille, ces nouveaux élèves qui réclament plus de « règles » et de « limites ».

Ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est la bonne humeur et l'esprit positif. Sophie Rabhi ne critique pas, ne juge pas. Elle constate, elle tire des conclusions, des enseignements, sur les actes et les chemins que les décisions prennent. Je la trouve parfois dure avec elle-même, mais cette capacité de remise en question démontre une grande ouverture d'esprit. J'espère que La ferme des enfants n'est pas son dernier livre ! Un petit plus non négligeable : pour ceux qui apprécient sa philosophie de vie, de mère et de pédagogue, elle propose des lectures. De quoi continuer le propos de l'ouvrage au travers d'autres auteurs.


Nathalie Jouat pour Écolo Info