Un coup de coeur de Mollat
La réédition des Tribulations d'un idéologue, nous invite à nous souvenir d'un militant exceptionnel : Victor Leduc, à revisiter le communisme de l'après-guerre, mais aussi à nous imprégner de ce qui façonne un militant.
De son vrai nom : Valdemar Nechtschein, résistant dès 1940, toute sa vie ne sera basée que sur l'engagement politique et la conception d'une nation citoyenne et responsable.
Dans ce texte d'auto-analyse, ne sombrant jamais dans la scéance d'auto-critique, l'idéologue n'est en rien ennuyeux. On le suit dans ses actes, ses pensées, ses changements de parcours, jusqu'à son exclusion du PCF, puis son entrée au PSU au côté de Michel Roccard.
En 1956, après les événements de Hongrie, il prend ses distances avec le Parti. Il participe ensuite au Comité des Intellectuels contre la guerre d'Algérie. En 1968, il est du groupe d'intellectuels communistes qui demandèrent au bureau politique du PCF des explications sur sa ligne.
Toujours partagé entre le rôle de la théorie et les effets du contexte politique, il essaiera la lutte interne pour tenter les transformations afin d'agir avec et pour les autres.
Le relire aujourd'hui nous permet d'amorcer une Histoire extérieure du Parti Communiste (comme l'écrivait Pierre Vidal-Naquet dans sa posftace) mais aussi d'initier une rélfexion sur le problème de la fidélité inconditionnelle à un parti ainsi que sur la relation "aliénante" militant/dirigeant.