Un coup de coeur de Mollat
Les photographies et les textes commencent par traiter l'histoire, les mémoires, les légendes ovales, la vie du petit apprenti rugbyman, l'enfance des "grands", les entraînements, les stades, puis l'exaltation et la passion, avec, bien sûr les rencontres : "Dans ce sport, les hommes ne se croisent pas, ils se rencontrent" disait Lucien Mias.
Le rugby est présenté comme une force évoquant une culture régionale, les accents et les supporters ; ces belles aventures humaines présentent les faces cachées des joueurs, une forme de grâce alliée à la brusquerie, les rituels d'avant-match, les tensions, les équipes et les liens affectifs, l'harmonie et les partages, les variations de cette lutte pour la possession d'un ballon, la discipline et les caractères, les plaies, bosses et bleus, les victoires mais aussi les défaites qui font les corps fourbus et les colosses voutés.
"Quand on est rugby, c'est pour toujours. On ne s'arrête jamais de jouer."
Le livre se termine par la "Fête" qui permet de bonifier les victoires longtemps après le dernier coup de sifflet. "Pour qu'il se passe quelque chose durant le match, il faut qu'il existe un avant et un après".
Le passage est obligé, cette troisième mi-temps d'un match gagné ou perdu, est un supplément de vie où l'essentiel est hors du jeu.
Et Jean-pierre Rives affirme "on ne peut être heureux tout seul. Jouer au rugby, c'est conjuguer le verbe être à quinze personnes, et même davantage ; c'est un regard tourné vers l'autre."