Un coup de coeur de Mollat
Le problème est maintenant bien posé : Faut-il ouvrir les services publics et d'intérêt général aux lois de la concurrence dans le cadre logique de la mondialisation d'une économie capitaliste de marché ?
L'auteur donne ici un éclairage particulier sur les actions sociales et médico-sociales, mais sa vision est tout sauf sectorielle, partisane ou idéologique. A quels besoins philosophiques, économiques et humains répondent ces actions...
Parallèlement au déclin de la vie sociétale et de la déification de l'ego, la morale de Socrate a fait place à "l'éthique", fourre-tout à la mode, et l'action sociale se retrouve au coeur d'un débat qui n'en est plus un.
La loi de "rénovation sociale" du 2 janvier 2002 sert de fil rouge à l'ouvrage : La personne aidée, assistée, devient la personne "client", avec toutes les règles du droit du contrat, de la consommation, de la concurrence, toutes les règles de la performance, de la productivité...de la rentabilité.
L'action sociale sur le même plan économique que les chaussettes chinoises avec "l'éthique" en plus.
On a envie d'interpeller l'auteur : Comment évaluer la performance économique d'une assistante sociale ou d'une infirmière dans un canton reculé de Lozère, comparée à celle qui oeuvre à Marseille... ou Neuilly ? Comment, dans ce cas précis et tout en préservant la qualité de service client, mettre en concurrence "loyale" le service public national ou régional et une entreprise privée européenne ou extra-européenne.