Les Académiciens faisaient alors concurrence à deux dictionnaires parus peu auparavant, celui de Richelet (1680) et celui de Furetière (1690- toujours disponible en fac-similé). Leur travail, écrit par les plus grands auteurs de la Nation, voulait représenter la langue française dans son « état de plus grande perfection ».
Le fait que ce dictionnaire ait été composé par quarante des plus éminents hommes de Lettres de France était une garantie majeure de son autorité, mais cela fut aussi un obstacle à son achèvement : en effet, la tâche fut confié à Vaugelas, mais à la mort de celui-ci, le travail n'avait pas dépassé la lettre C. Il a été décidé, dès lors, que le travail serait effectué collectivement, ce qui aura son lot de désagréments (interruption durant les années de la Fronde, la plupart des membres ayant quitté Paris).
L'Académie se compose actuellement de quarante membres élus par leurs pairs. Elle rassemble des poètes, des romanciers, des hommes de théâtre, des philosophes, des médecins, des hommes de sciences, critique d'Art, militaires, hommes d'État, hommes d'église qui se sont tous illustrés dans la langue française.
Par sa composition variée, elle offre une image fidèle du talent, de l'intelligence, de la culture, de l'imagination littéraire et scientifique française. Ils ont été, et sont toujours habilités à être des juges éclairés du bon usage des mots et donc à bien définir les notions et les valeurs dont ces mots sont porteurs.