Saluée par le grand Ramuz, admirée par Philippe Jaccottet, l'œuvre du poète suisse Gustave Roud ne connaît pas en France la notoriété qu'elle mérite, mais ceux qui la connaisse la chérisse et n'ont de cesse de la partager.

La parution des œuvres complètes aux éditions Zoé, qui font depuis plusieurs années un important travail de diffusion de l'œuvre roudienne, est un évènement. À la fois par l'ampleur du travail accompli qui permet de découvrir des pans entiers, méconnus et passionnants : le Roud critique, diariste, traducteur et aussi. Il s'agit aussi d'un objet magnifique de précision et d'élégance.

Écrivant des années 20 aux années 70, passant sa vie à Carrouge avec sa sœur dans le canton de Vaud, il développe une œuvre qui parvient à lier l'existence concrète du paysage et du travail paysan qu'il observe et l'universalité d'un rapport au monde marqué par les éblouissements et l'espoir d'une forme de grâce.
D'une langue claire et souple comme la marche qu'il pratiquait assidument, il dit aussi bien la beauté du monde que sa cruauté, la désirabilité des corps travaillant que l'étonnement nostalgique face à une ruralité qui disparaît.

Nourri de Hölderlin, Trakl, Rilke qu'il traduit avec bonheur, Gustave a conçu une œuvre où se mêlent livres lus, choses vues et instants vécus.

Lisez Gustave Roud, vous serez récompensés !