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Pelecanos à quai

Publié le 28/04/2008
Intrépide et polyglotte, notre reporter Olivier P., l'homme en noir du rayon polar, s'est rendu à Lyon pour le festival Quais du polar. Nos services spéciaux l'avaient équipé d'un discret magnétophone numérique de dernière génération qui lui a permis de recueillir secrets et confidences de quelques figures de ce milieu où le crime et roi : le petit monde des écrivains de romans noirs... Récit et preuves ci-dessous.

La mission était simple : se rendre dans la capitale des Gaules pour y rencontrer un auteur, lui dérober des confidences et regagner les bords de Garonne sans éveiller de soupçon. Nanti de mon Nagra dissimulé dans un sac rouge, j'ai donc sauté dans le tram puis embarqué dans le Bordeaux - Lyon destination Quais du Polar, manifestation internationale autour du roman policier.

À cette occasion, le prix Point du roman policier européen était remis à Arnaldur Indridason pour son quatrième roman traduit de l'Islandais, L'homme du lac, aux éditions Métailié, lors de la soirée d'inauguration du Festival, dans une péniche sur les Quais de Rhône.

La soirée s'annonçait bien remplie : rencontre et prise de rendez vous avec George P., invité d'honneur du Festival, retrouvailles avec Dominique Sylvain, elle aussi invitée, qui signera le lendemain l'ensemble de ses livres et que nous avions accueillie à la librairie. La nuit fut courte, tenaillé que j'étais par l'inquiétude. Allais-je m'en sortir sans dommage ?

Palais de Bondy, quai de Saône, samedi matin : impossible de reculer, l'interview à « podcaster » de George Pelecanos allait avoir lieu et il m'était difficile de dissimuler : votre serviteur était impressionné de se retrouver face à cette sommité. L'entretien commença, le bonhomme était plein d'humour, direct, avenant, très à l'aise (lui!). Un quart d'heure de considérations sur son univers noir et violent, sur l'humanité de ses personnages... Comment ne pas avouer que son dernier titre, Les Jardins de la mort, était tout simplement remarquable ? Nos routes se séparèrent, moi, Nagra en main, lui, programme en tête : interventions lors des débats, signatures, charcuteries locales...

Déboussolé, je me retrouvai au milieu du Palais de Bondy bondé, en plein paradis du polar, dans une Babel obsédée par le crime. Je devais trouver une autre victime et me souvins que Dominique Sylvain, quelque part, subissait les assauts de sa notoriété grandissante et qu'il me faudrait m'imposer pour lui arracher des réponses. Je la jouai modeste et parvins à lui soutirer quelques considérations sur la littérature, l'ambiance du Salon, et son prochain roman (qui devrait paraître en 2009)... Le Nagra se remplissait, mon stress diminuait. La mission paraissait accomplie.

Arriva le dimanche (avec son changement d'heure, étrange concept que mon horloge interne se refusait à admettre coincée qu'elle était sur l'heure d'hiver). Je m'offris un petit bonus, un extra, une cerise noire sur le gâteau du week-end et coinçai Aurélien Masson (éditeur à la Série Noire) et Antoine Chainas, auteur du remarquable Versus, roman cru et désespéré, dont l'étonnante timidité me désarçonna. Aux antipodes de son personnage, finalement... et preuve que ma naïveté à imaginer les auteurs de polars comme des caïds et des fous valait bien un beau voyage. Au retour, la Garonne me parut plus tranquille.

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Bibliographie