Un coup de coeur de Mollat
Malgré ce que ses proches, sa mère et son frère, et le reste du village imaginent de son calvaire, Judith est mise au ban de cette petite société ainsi que de sa famille et, au fil des mois, ne pouvant s'exprimer avec sa voix, prise pour une attardée. De cette situation elle s'accommode ; peut-être d'abord parce qu'elle a vécu le pire dans la forêt et que le rejet des habitants est bien futile au vu de son histoire, mais surtout parce que Judith n'a qu'une seule pensée et cette pensée c'est « Toi ».
Ce « toi » auquel Judith s'adresse tout au long du livre, comme un constant monologue intérieur qui a pour interlocuteur imaginaire Lucas, l'ami d'enfance dont Judith est amoureuse depuis toujours. Cet amour impossible, maintenant que Judith est revenue mutilée, et qu'elle n'exprimera jamais. Le destin semble avoir écorché Judith pour toujours, elle, qui devra rester enfermée en elle-même, seulement reliée à la vie par Lucas, cet idéal inaccessible.
Jusqu'au jour où le village est en proie aux mêmes envahisseurs que plusieurs années auparavant et les hommes du village sont loin d'être aptes à se défendre et sortir vainqueurs de la bataille. Lucas en digne successeur de son père, ancien colonel, est projeté chef de guerre. Pour le sauver Judith est prête à subir à nouveau l'horreur… Car elle est la seule à pouvoir apporter le salut à tout le village, faisant appel au seul homme qui saura les sauver.
Sans voix, je le suis aussi après la lecture de ce MERVEILLEUX roman qui a su apporter l'aventure, l'émotion, la rage, la justesse, la beauté avec lesquels peu de romans peuvent rivaliser. Il n'est pas possible d'un grand discours sur La vérité qui est en moi mais seulement d'une injonction évidente : lisez – le !