Aventures oniriques attendent C, employé anonyme dans une cité futuriste et bureaucratisée, lorsqu'il descend dans le secteur Crecy, appelé par un rêve. ©Electre 2024

L'homme rêve-t-il du papillon ou est-ce le papillon qui rêve de l'homme ?

Cette fameuse question semble flotter entre les cases du présent ouvrage, « Ce ». Mais plus nous avançons dans sa lecture, plus nous nous apercevons qu'il faudra renoncer à ce choix bi-dimensionnel et envisager une troisième solution.

On avance encore un peu plus, et cette troisième solution nous paraît non seulement envisageable mais vivement recommandée. Plus tard encore, nous nous demandons s'il ne faut pas, finalement, proposer une quatrième, voire une cinquième réponse.

Ou alors remplacer carrément la question par une autre : la relation entre l'homme et le papillon est-elle un rêve ou le paradigme d'une équation philosophique ?

« Ce » est un personnage sans nom, donc sans âme. Il arrive dans un monde inconnu, mais il est un inconnu lui-même. Et du monde d'où il sort, il ne semble pas connaître grand' chose. Il remarque, enfin, au bout d'une existence sans histoire, que connaître son monde équivaut à découvrir son nom. Alors, il se réveille. Ou s'endort, c'est selon.

Cette bande dessinée, malgré ses allures de science-fiction, ne sert pas au lecteur une enième variation du meilleur des mondes. Non, elle offre plutôt une balade dans les labyrinthes de l'inconscient.

Reste à savoir de quel inconscient : celui de l'homme ou celui du papillon ?
André Schoenbergue

Eructant la science et les références, jouant avec les cadres, les points de vue, les compositions et les clignements d'yeux, « Ce » oscille entre la douceur cotonneuse d'un cauchemar majestueux et la maîtrise rectiligne de statures Moebiusienne ou Druilletienne (vas-y, TLF, prends-toi ça dans tes dents binaires !). Le récit est fluide et immense, les dialogues énigmatiques, empreints de poésie : c'est sûrement folie que de parvenir à rendre fou de désir de suite le pauvre lecteur désarmé.
Alivia
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