Pierre Quéveaux, orphelin élevé par ses grands-parents, fait la connaissance d'un étranger handicapé sur les rives du lac Percié, en forêt de Brocéliande. Il décide de tenter de sauver le jeune Io, atteint d'une maladie contractée suite à une transfusion. Cette mission va le mener en Grèce, au moment précis où le volcan de Santorin entre en éruption. ©Electre 2024

Pierre Quévaux, orphelin élevé par ses grands-parents, fait la connaissance d'un étrange handicapé sur les rives du lac Percié, en forêt de Brocéliande ; d'écervelé qu'il était, mais à l'âme pure, il va se retrouver investi d'une mission, celle de tenter de sauver le jeune Io, atteint d'une maladie contractée suite à une transfusion... Dans ce sacerdoce, il se verra secondé par le mystérieux quidam, qui lui tiendra finalement lieu de père ; on les suivra en Grèce, au moment précis où le volcan de Santorin décidera d'entrer en éruption. L'auteur joue les illusionnistes en faisant apparaître et disparaître Viviane à trois reprises, cette fée moderne à fonction de catalyseur, le tout sur fond de mythe pascal et de musiques entêtantes venues du théâtre municipal, tout proche. Un opéra, en somme.

Ernest Poli, épris de musique lyrique, a découvert Chrétien de Troyes à Bayreuth, et l'idée du « nice » Perceval, devenant un roseau pensant dès que la compassion le saisit, l'a profondément marqué ; il a alors pris son bâton de pèlerin et s'est rendu sur la tombe de Merlin, pour conjuguer sur place une parabole troublante, cette idée que tout, dans le cosmos, rentre dans l'ordre lorsque la lance sacrée a enfin rejoint le saint graal.

« Tout se mit à trembler, tandis que de sourds vrombissements souterrains faisaient se nouer la gorge. Il courut à la fenêtre : il n'y avait plus de lune, mais un ciel rougeoyant et, en contre-jour, une monstrueuse colonne de fumée bistre partait de la caldeira et rejoignait le ciel où elle s'épanouissait en un titanesque champignon. Partout autour de cet étron, inversé et malfaisant, l'illusion de ce sang qui giclait était parfaite : la vengeance des innocents immolés dans le monde entier était arrivée, les hommes allaient enfin payer pour leur sadisme... Pierre-Isaac se mit à vociférer que lui, il était innocent et qu'il n'avait rien à se reprocher : qu'on veuille l'épargner et il serait prêt à se convertir ! »