Montée sur le ring en dépit de ses réticences à l'égard du shooto, Maki se retrouve face à une ancienne judoka spécialiste du corps à corps. ©Electre 2024

Montée sur le ring en dépit de ses réticences à l'égard du shooto, Maki se trouve aux prises avec une ancienne judoka. Contre cette adversaire spécialiste du corps à corps, la jeune fille risque bien de faire les frais de ses lacunes et de sa trop grande confiance en elle. Parviendra-t-elle à surmonter ses difficultés pour prendre les rênes du match ?

L'école, c'est parfois un vrai champ de bataille ! Je veux bien entendu parler de la hiérarchie entre les élèves. À mon époque, à la campagne , et jusqu'au collège, ceux qui dominaient étaient les forts au combat et les bons en sport. Avoir de bonnes notes ne vous apportait le respect de personne. En arrivant au lycée, savoir jouer de la guitare pouvait apporter quelques points. Mais quelques points seulement. Dans le public, dès le collège, on se retrouvait confrontés à des jeunes dévoyés qui n'avaient déjà plus aucun espoir en l'avenir, ainsi qu'à des voyous qui vous sautaient dessus juste parce que vous aviez croisé leur regard dans le couloir, ou encore à des membres plus âgés de cercles sportifs qui vous faisaient des prises de catch sans raison particulière. Lorsque vous étiez un individu normal, vous étiez obligé de vivre en permanence dans la peur. Ou plutôt, que dis-je : il n'y avait pas « d'individus normaux ». Seulement « ceux qui maltraitaient » et « ceux qui étaient maltraités ». Un jour, je me rappelle avoir vu un camarade de classe F enroulé dans un rideau, en train de se faire rouer de coups de pied par des voyous hilares. Tout en le regardant, j'avais alors pensé, non sans amertume : « Dire que la semaine prochaine, ce sera mon tour... » (Je ne sais pas comment ça se passait chez les filles... mais ça n'avait pas l'air facile pour tout le monde non plus, en tout cas.) Confronté à ce type de violence absurde et incompréhensible, on n'avait que quatre voies possibles :1) essayer de se défendre ; 2) apprendre le karaté afin de se venger plus tard ; 3) acquérir argent et pouvoir afin de se venger plus tard ; 4) devenir mangaka. Pour les solutions 2 à 4, l'important est de ne jamais oublier ce que l'on nous a fait subir. En entrant au lycée ou à l'université, en découvrant les filles, la plupart des gens posent un regard de plus en plus distant sur les années de souffrance. Comment dire... Leur copine leur dit « Oublie ces vieilles histoires » en leur faisant un gros câlin, et hop ! comme par magie, ils oublient tout.

Alors à vous, qui avez su dire non à ces filles et qui êtes allés retrouver vos tortionnaires d'antan... Vous, qui avez su ignorer vos ménagères de moins de cinquante ans et qui avez gardé vif le désir de frapper, frapper et frapper encore ! Vous, qui pratiquez les arts martiaux ou le combat libre ! Vous, les mangakas ! C'est vous qui avez raison !

Excusez-moi : j'en pleure un peu. En tout cas, la seule chose que j'espère avec cette série, c'est de parvenir à dire aux jeunes : « Ne perdez pas votre fougue. Les sports de combat, c'est fantastique ! » Oups... Désolé ! Je viens de me faire engueuler par ma femme parce que j'avais laissé la lumière allumée dans les toilettes !