Recueil de photographies témoignant de l'ascension des émirs et du développement spectaculaire de Dubaï, devenu en quelques années le plus grand chantier de construction du globe. ©Electre 2024

Une ville telle une « Fata Morgana », un mirage par la grande chaleur, entre le Golfe arabe et le désert Rub al-Khali : incroyable, invraisemblable, inattendue, irréelle et pourtant si réelle pierre après pierre. Elle est construite d'après la vision de quelques-uns, par la main d'oeuvre d'une centaine de milliers de personnes, payée à coût de milliards tirés de la vente du pétrole et à crédit, réalisée en un battement de paupières, plus vite que la ville de New York un siècle auparavant et de l'autre côté du globe.

Dubaï a réussi en quelques décennies seulement ce que d'autres villes réalisent en plusieurs siècles. C'est une ville qui s'accroît à une vitesse incroyable. Une ville dont les différentes crises économiques ont juste réussi à freiner l'essor, sans l'arrêter complètement. Une ville qui attire des hommes du monde entier et dans laquelle sont parlées plus d'une centaine de langues. Une ville où les autochtones sont en minorité parce que plus de 80 % de la population sont des immigrés.

C'est la ville avec le plus de grues au monde. Proportionnellement à sa superficie, elle représente, à l'échelle mondiale, le plus grand débouché pour le béton, les carreaux et les verres à vitres. Depuis des années, c'est le plus grand chantier de la planète. Dubaï est le New York du XXI^e siècle, une invention de la famille dirigeante des Maktoum à qui la ville appartient, une histoire économique à succès.

Aujourd'hui, les autochtones ne se font vraiment du souci que pour une chose : le désert, refoulé toujours plus loin devant les portes de la ville. Ils craignent qu'il ne puisse être définitivement réduit par des malaxeurs de béton et de nouvelles visions alors que le sable est le living-room de leurs pères. Là-bas se jouent les souvenirs d'enfance des Anciens, les histoires des grands-parents. Beaucoup de jeunes y vont le week-end, comme pour renouer avec le passé.

Un conte moderne d'Arabie.

Comme aucune autre métropole, Dubaï multiplie les records. Chaque jour, elle réinvente l'Orient, construit les plus hauts gratte-ciel du monde, attrape les étoiles.

Le désert d'autrefois est aujourd'hui le pays des merveilles : Dubaï est l'Arabie du XXI^e siècle, le New York du nouveau millénaire. En effet, des hommes de plus de cent nationalités différentes construisent le monde de demain et vivent dans ce melting-pot des cultures.

Ici, comme dans l'Amérique des années 1920, apparaissent simultanément des icônes photographiques, qui symboliseront un jour leur époque. Ces photos, aujourd'hui déjà des documents historiques, témoignent de l'ascension à partir de rien, de l'ombre et de la lumière, des émirs qui, il y a encore deux générations, n'avaient rien d'autre que du sable et qui pouvaient entre-temps s'offrir la moitié du monde.

« 1 et 1 font 11, Celui qui parvient à résoudre ça, a gagné. »
Mohammed bin Rashid al-Maktoum,
cheik de Dubaï