Des premières excursions dans les montagnes catalanes, au premier recrutement de ses compagnons de la traversée inaugurale, et jusqu'à l'aboutissement, G. Véron, consigne dans ses carnets l'ensemble de ses aventures, que ce soit sur le terrain ou bien lors des réunions de travail avec les montagnards. ©Electre 2024

Souvenirs d'un pyrénéiste

Georges Véron (1933 - 2005), natif de la Sarthe, découvre les Pyrénées dans le courant des années 50. Son « initiateur » sera Joseph Ribas, journaliste et écrivain pyrénéiste réputé, le « cousin Jo ». « Ribas, le poète qui voit plus loin que l'horizon, comprit avant moi l'intérêt d'un itinéraire de haute randonnée traversant les Pyrénées. Le sportif égoïste et orgueilleux que j'étais ne voyant que l'exploit, le record... »

En 1968, quand d'autres maniaient les pavés, Véron fréquentait la caillasse des hauteurs pyrénéennes dans la perspective de ce qui allait devenir la HRP (haute randonnée pyrénéenne), magistrale traversée de la chaîne, d'ouest en est.

Des premières excursions dans les montagnes catalanes (« Des broussailles des Albères aux éboulis du Puigmal, j'ai appris, en commettant presque toutes les erreurs possibles, ce qu'il ne faut pas faire en montagne ! ») au recrutement de ses compagnons de la traversée inaugurale, et jusqu'à l'aboutissement - la publication en 1974 de la première édition - Georges Véron consigne dans des carnets l'ensemble de ses aventures et mésaventures, que ce soit sur le terrain ou bien lors de réunions de travail avec des montagnards alors prestigieux et des technocrates bien peu au fait des réalités.

Ce sont ces notes, sélectionnées par Michel Record, qui constituent le corps de cet ouvrage. On y découvre un Véron à la fois ironique et sensible, on y retrouve un montagnard organisé, valeureux, tout à la fois audacieux et réfléchi « Il y avait donc là, même si je n'en étais guère conscient, l'intention de raconter, de laisser une trace. (...) L'objectif n'étant pas de faire un « roman » ni de transmettre un message philosophique ou moralisateur comme beaucoup de vieux sont tentés d'en commettre. » On y rencontre des personnages truculents, comme Charles Etcheparre, compagnon de la première heure, Basque au verbe haut, avec qui G. Véron tracera et balisera le GR 10 au Pays basque (le récit coloré de ces épisodes est également repris dans les pages de cet ouvrage).

On se délecte aux souvenirs d'une aventure picaresque que l'on peut faire siens si on a déjà un tant soit peu usé ses semelles entre Atlantique et Méditerranée.