Souvenirs de l'auteur, plongeur scaphandrier à la Sogetram, ancien plongeur démineur, des classes qu'il a effectuées au Groupe d'études et de recherches sous-marines, le GERS, lors de son service militaire en 1954 et 1955. ©Electre 2024

Cinquante ans après, le souvenir principal, le plus marquant de mes débuts de vie, me vient du GERS. En fait et surtout de la Marine Nationale, ce beau creuset d'hommes. Comme je le dis, c'était un creuset, on ne vous y broyait pas, on vous y transformait. Et il le fallait bien quand on sait que sur son bâtiment, son navire, chacun représente un rouage quelquefois infime mais essentiel à sa bonne marche. D'où une forme de discipline rigoureuse. Ce n'était pas tout à fait le cas au GERS où il y avait environ une quinzaine d'Officiers et à peu près autant d'Officiers Mariniers et Matelots. Je crois avoir eu la chance, l'honneur et la joie de servir sous les ordres d'Officiers prestigieux entourés d'Officiers Mariniers humains et naturellement amicaux pour les jeunes recrues que nous étions.

Ce que fut «mon temps au GERS» est resté dans ma mémoire. Les Plongées, les essais, les missions nous ont laissé des souvenirs impérissables. Ce sont ceux que je relate dans ces pages et que nous évoquons souvent lorsque nous sommes ensemble, anciens Plongeurs du GERS.

Servir, plonger avec le Commandant Philippe Tailliez, ensuite avec le Commandant Chauvin, le Pharmacien Chimiste Perrimond-Trouchet, Monsieur Frédéric Dumas, alors que nous venions d'être formés à la Plongée militaire par le meilleur des instructeurs, mon ami Maurice Piovano, cela ne peut pas s'oublier. Avec le Commandant Tailliez, nous avons fait de l'Archéologie sur la galère du Titan, des films, des photographies...Avec le Commandant Chauvin et Monsieur Perrimond, nous avons fait tous les essais et la mise au point du DC 55 et de l'Oxygers. Avec Monsieur Dumas, j'ai fait quelques missions mémorables. Avec mon ami Maurice Piovano, j'ai appris la plongée profonde à une époque où tout était nouveau et tout était à découvrir.

Je n'ai pas pu tout raconter, je n'ai choisi que les bons moments. Sinon, avec ceux qui étaient à mes côtés, il aurait fallu écrire plusieurs ouvrages. Nous avons tellement vécu intensément cette époque toute neuve. Après ce choix, que j'espère judicieux, j'ai tenu à écrire, rappeler, et faire connaître à ceux qui maintenant découvrent et se passionnent pour le monde sous marin qu'ils doivent beaucoup, aux Officiers et Plongeurs du GERS, qui sont cités dans ces pages.