A travers ses souvenirs personnels, l'auteur retrace l'histoire des débuts de l'aviation. Des cerfs-volants qu'il fabriquait avec son frère durant leur enfance jusqu'à la première "machine volante" invitée en France, G. Voisin revient sur vingt années de carrière durant lesquelles il a construit 182 modèles d'avions. ©Electre 2024

Souvenirs détaillés, historico techniques avec une grande implication de sa vie privée ; Gabriel Voisin nous fait revivre délicieusement les débuts de l'aviation.

L'écriture est très fluide, la lecture est passionnante, cette aventure unique est relatée comme un roman. Ce n'est pas un mémoire historique, mais cela se lit tellement mieux !

Interrogez dix personnes au hasard et posez-leur la question : « Quel est le premier avion au monde qui a parcouru un kilomètre en circuit fermé ? » la réponse sera presque toujours : « Un Wright ». Or, le 13 janvier 1908, au moment précis où Henri Farman accomplissait sur un biplan Voisin, à Issy les Moulineaux, le premier kilomètre en circuit fermé, personne n'avait jamais vu voler le Wright.

C'est qu'à l'âge des culottes courtes, sur les rives de la Saône, deux enfants lançaient le cerf-volant qu'ils avaient construit eux-mêmes. Quelques années plus tard, pour la première fois en France, une « machine volante » tirée par un canot automobile s'envolait sur la Seine avec un homme à bord. Les inventeurs, les constructeurs, les pilotes de cette machine étaient les frères Voisin, Gabriel et Charles.

Bricoleur de génie, adroit « mécano », Gabriel Voisin eut très tôt la vocation du plus lourd que l'air. Pendant 20 ans, il construisit 182 modèles d'avions, depuis le planeur de 17 kg (l'ancêtre du deltaplane) jusqu'au triplan de 1915 poussé par ses mille chevaux.

Mieux qu'une autobiographie, foisonnant d'anecdotes sur ce que fut la belle époque, « Mes 10000 cerfs volants » constitue un document unique sur les débuts de l'aviation, ses désespoirs, ses enthousiasmes.

Et puis, les modernes adeptes des sports de glisse et de plane sont-ils si différents de ces pionniers qui partaient à l'assaut du ciel dans leurs « cages à poules », dans leurs drôles de machines ?

Appréciation : ****