L'épopée de Renault et Berliet depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à la création de Renault Véhicules industriels puis l'avènement de Renault Trucks. L'ouvrage propose également une réflexion sur les enjeux du transport routier et des poids lourds aujourd'hui. Les enjeux économiques et sociaux, ainsi que les questions de sécurité et de pollution sont abordés. ©Electre 2024

Renault Trucks

Une autre idée du camion

Seule marque française de camions, Renault Trucks est aujourd'hui l'un des grands européens du secteur. Partout en Europe et bientôt dans le monde, ses camions sont au coeur de la vie économique des pays, reliant entreprises et clients, villes et campagnes, mais aussi les pays entre eux. Héritière d'un savoir-faire plus que séculaire incarné par les marques Berliet - le grand nom de l'épopée du camion français dans le monde -, Saviem et Renault, la marque porte en elle une certaine vision du camion, transmise à travers les produits eux-mêmes mais aussi les services et les hommes et femmes de l'entreprise. Intégrée désormais au groupe Volvo, cette conception a vocation à se déployer dans le monde entier.

C'est à une triple découverte que ce livre invite : celle d'une histoire riche et parfois mouvementée, marquée par des hommes de caractère et de vision, tels Marius Berliet ou Louis Renault, jusqu'à la création de Renault Véhicules Industriels. Il rend également hommage à cette vision française du camion où innovation technique va de pair avec un design audacieux et un vrai souci de l'homme, chauffeur ou transporteur. Enfin, cet ouvrage s'attache à mieux faire connaître les enjeux, bien souvent méconnus et pourtant fondamentaux, dont les « poids lourds » sont aujourd'hui porteurs, qu'il s'agisse de pollution, de sécurité ou d'enjeux économiques et sociaux.

Le groupe AB Volvo

Le choix d'une stratégie multimarques

En 2001, AB Volvo reprend officiellement la société Renault V.I., rebaptisée Renault Trucks l'année suivante. Au départ de cette opération, un constat : depuis qu'il a cédé à Ford sa branche automobile, le groupe suédois est à la recherche de la taille critique dans le camion. « Dans ce secteur, rester petit n'était plus pensable. Notre objectif était de créer un groupe global de manière à pouvoir produire davantage de véhicules », souligne Leif Johansson, président d'AB Volvo. En Suède, on connaît les atouts de l'entreprise française : un personnel compétent, des positions fortes en France et dans certains pays d'Europe, des produits de qualité, des coûts bien tenus, d'excellents vendeurs et une culture internationale bien réelle. La question du maintien de la marque ne fait pas débat très longtemps : « Nous avons très vite opté pour le maintien des deux marques, qui étaient complémentaires sur le plan des produits, poursuit Leif Johansson. Volvo Trucks et Renault Trucks n'ont pas le même positionnement et occupent des segments différents. Quant à ceux sur lesquels Renault Trucks et Volvo Trucks se rencontrent, et qui portent sur 5 % du marché, les clients ont tendance à acheter les deux marques. Nous n'avons donc pas perdu de clients. Nous sommes également très complémentaires sur le plan géographique : Renault Trucks est davantage présent au Sud de l'Europe et Volvo Trucks au Nord. Nous savions très bien que, pour doubler nos parts de marché en Europe, nous devions nous appuyer sur le potentiel des deux marques Volvo et Renault. » Aujourd'hui, chacune des marques qui constituent le groupe AB Volvo a sa propre personnalité : « Mack Trucks, c'est un peu le rêve américain, Volvo Trucks, c'est la qualité et l'environnement, Renault Trucks, l'audace, l'humanité, la chaleur et une orientation design très forte, précise encore Leif Johansson. Le fait qu'il y ait des composants communs fabriqués par Powertrain ne pose pas de problème. Ce qui est important, c'est que le client sente que son camion a une vraie personnalité. Nous devons continuer à construire notre développement sur ces spécificités. » Et sur le service, enjeu majeur pour l'ensemble du groupe. « Ce qui fera la différence, ce sera notre capacité à vendre du service tourné vers les préoccupations du client. Le service, aujourd'hui, est aussi important que la technologie », conclut Leif Johansson.