Un coup de coeur de Mollat
Au lieu de cela, un étranger va rapidement faire irruption et les abreuver de ses paroles calculatrices afin d'éveiller leur sentiment d'injustice et leur besoin de vengeance. C'est ainsi que Zahed se voit confier une ceinture d'explosifs et la tâche - innommable, cela va sans dire - de décider lequel de ses enfants aura l'honneur de venger les siens et de mourir en martyr. Il doit donc choisir entre Aziz et Amir, ses jumeaux de neuf. Après avoir bien réfléchi, mais sans pour autant envisager une seule seconde de s'opposer à cette requête, Zahed prend une décision froide et rationnelle qui va évidemment achever de détruire ce qu'il restait de sa famille...
Avec son titre faussement idyllique, L'orangeraie est une fable sur l'absurdité et l'horreur de la guerre. Est-ce grâce à son économie de mots ou au caractère ambigu de son suspense (si suspense il y a bel et bien, on sait malgré tout que l'issue sera forcément tragique), ce court roman est d'une grande efficacité. Et sans doute aurez-vous à l'esprit d'autres textes marquants sur la guerre, tels que Le grand cahier d'Agota Kristof et Le garçon au pyjama rayé de John Boyne…