En 1758, Baptiste est envoyé par Voltaire auprès de Jean-Jacques, un humble tisserand. Ce dernier vit une relation amoureuse avec sa voisine Jeanne-Catherine devenue veuve depuis peu de temps mais qui subit régulièrement la violence des autres habitants de la ville. Elle est pourtant la seule femme à avoir gagné la confiance de Bigeol, le maître tisserand. ©Electre 2024

Les tisserands des Lumières

Jeanne-Catherine¤

Un jour de novembre 1758, un certain Baptiste arrive chez son ancien ami Jean-Jacques, humble tisserand de la ville.

Celui-ci vit un amour secret avec sa voisine Jeanne-Catherine, veuve depuis peu, qui subit régulièrement les affronts violents des habitants. Pourtant elle sera la seule femme parvenue à obtenir la confiance de Bigeol le maître tisserand qui n'hésitera pas à lui confier un métier.

Que vient chercher Baptiste en demandant asile, envoyé précisément là par Voltaire en personne ? Et qui est Micard, le lieutenant de corporation, dont l'épouse vit cachée aux yeux du monde ?

Habile, Patricia Gavoille nous lie coeur battant à ses personnages dès le premier tome de cette trilogie sur fond de querelles religieuses en plein siècle des Lumières.

« Ecrivain talentueux, Patricia nous a conquis depuis longtemps, mais elle fait partie de ceux qui cherchent à toujours faire mieux. »
A.P.

« Dieu vous garde ! Me permettrez-vous d'entrer ? J'ai vu votre porte entrouverte, alors je l'ai poussée...C'est peut-être un peu sans-gêne, j'en conviens...

Jean-Jacques, stupéfait, ne trouve pas de mots pour répondre à l'intrus. Debout dans sa cuisine, près de la table sur laquelle il vient de déposer son pain et un quart de fromage sec, il regarde l'homme qui vient d'entrer chez lui. Planté sur le seuil, l'autre ne bouge pas et semble attendre l'invite. Il est vêtu en bourgeois, habit brun, gilet noir de bonne coupe, jabot de dentelle. Sur ses épaules une lourde cape de voyage. Par la porte grande ouverte derrière lui l'air froid et l'humidité de novembre s'engouffrent à grandes lampées et viennent miauler dans la cuisine jusque dans les jambes de Jean-Jacques.

- Ne restez pas ainsi, il fait froid. Achevez d'entrer et fermez la porte. »