Une analyse des nouvelles stratégies européennes en matière de géopolitique navale. La mondialisation du marché de l'industrie navale conduit à la fin d'un modèle national. L'impératif de compétitivité de la production amène à des concentrations des activités des chantiers navals et à la reconversion des territoires qui leur étaient initialement consacrés. ©Electre 2024

GÉOPOLITIQUE ET INDUSTRIES NAVALES

La globalisation néolibérale s'étend désormais au domaine naval. Elle en modifie les postures stratégiques et les modes industriels d'organisation.

Espace unique depuis que les États-Unis s'en sont assuré la maîtrise, la mer devient l'objet de nouveaux enjeux stratégiques qui conduisent à repenser les paradigmes de la géopolitique navale. Autrefois instruments du combat pour le Sea Power, les marines sont amenées À se transformer en outils de projection, de soutien et d'appui au service de stratégies de conquête terrestre ou encore en moyens de sécurisation et de lutte contre diverses formes de criminalité (piraterie, trafics en tout genre, pêche sauvage, pollutions...). La logique du libre marché qui s'impose à une industrie de plus en plus ouverte sur l'extérieur conduit à la fin du modèle national de construction navale. De la "désarsenalisation" des chantiers de DCN en France à l'abandon pur et simple par la Belgique de toute activité de construction navale, partout en Europe à des degrés divers l'heure est au désengagement de l'État.

Dans le même temps l'impératif de compétitivité conduit à une recomposition des ensembles productifs qui affecte l'organisation du travail et amène, là où les activités navales se retirent, à la reconversion des territoires.

L'analyse de ces grandes mutations à l'œuvre dans le domaine naval au tournant du siècle faisait l'objet des deuxièmes journées internationales d'études organisées par le groupe E3D de l'Université de Bretagne Occidentale. Les communications présentées à cette occasion, enrichies et actualisées, sont réunies dans cet ouvrage.