Affirme le caractère socialement construit des relations économiques et de gestion. Attire l'attention sur l'influence des pressions étatiques et sociétales sur la gestion des transactions marchandes, contrant ainsi l'idée reçue selon laquelle ces échanges se font uniquement selon les lois du marché. ©Electre 2024

Pourquoi les lois, les règlements et les dispositifs normatifs pèsent-ils sur les organisations et les acteurs? Comment les différences de croyances culturelles et de systèmes cognitifs expliquent-elles l'action organisationnelle? Le comportement des acteurs est-il mu par des formes classiques de rationalité ou est-il façonné par des conventions, des routines ou des normes implicites? Quel est le processus qui relie les institutions aux organisations, selon quelle modalité et dans quel sens? Si les institutions apparaissent comme l'un des principaux facteurs d'ordre et de stabilité, comment le changement est-il rendu possible?

Ces nombreuses questions témoignent, s'il en était besoin, de l'importance, voire de l'omniprésence de la dimension institutionnelle dans l'univers économique et gestionnaire. Force est pourtant de constater que rares sont les publications en langue française qui s'attachent à analyser de tels phénomènes.

Cet ouvrage relativise l'idée de transactions marchandes qui s'exerceraient sans arrangements institutionnels pour affirmer le caractère socialement construit des relations économiques et de gestion. Cette orientation permet d'attirer l'attention sur l'influence des pressions étatiques et sociétales plutôt que celle des seules forces du marché et de la rareté des ressources, et sur les effets de l'histoire, des réglementations plutôt que sur ceux de la seule autonomie de l'acteur.

Ce livre rend compte des apports, voire des fertilisations croisées entre institutions et gestion en trois parties. La première partie correspond à une présentation de théories et de concepts pour mettre en évidence des modèles qui aident à expliquer, à comprendre ou à interpréter les pratiques organisationnelles. La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée à des analyses sur des auteurs institutionnalistes ou des écoles de pensée susceptibles d'éclairer les phénomènes de gestion. La troisième et dernière partie est une invitation au dialogue entre «institutions et gestion» par l'ancrage dans des domaines concrets de fonctionnement de l'entreprise: direction générale, gestion des ressources humaines, technologie et système d'information.