Une étude approfondie visant à comprendre dans quelle mesure, pourquoi et comment sont respectées les pratiques alimentaires religieuses en France. Après une présentation de ces pratiques dans les différentes religions, le cadre juridique français est exposé et comparé avec celui d'autres Etats puis les actions menées sur le terrain pour prévenir et lutter contre les discriminations. ©Electre 2024

Les pratiques religieuses alimentaires : limiter le risque discriminatoire

L'observation de prescriptions religieuses en matière d'alimentation relève de la liberté de manifester sa religion. De telles pratiques dépassent bien souvent le cadre de la vie privée au sens strict et peuvent entrer en conflit avec les droits et intérêts d'autres personnes, particulier, entreprise ou l'État lui-même. Des questions se posent alors quant aux droits et devoirs de chacun, ainsi que sur les solutions à apporter pour préserver les différents intérêts en jeu, notamment parce qu'elles peuvent présenter le risque d'être discriminatoires.

Cet ouvrage collectif permettra au lecteur- juriste, élu, acteur de terrain,... ou simple curieux de ces questions - de mieux comprendre ces problématiques. Il décrit et explique les pratiques alimentaires prescrites par plusieurs religions - bouddhisme, christianismes, hindouisme, islam et judaïsme -, leurs évolutions et la manière dont elles sont observées dans la société d'aujourd'hui. Le cadre juridique français (dont ses sources internationales et européennes) est explicité et apprécié, y compris au regard du droit positif et des pratiques qui ont cours en Belgique et au Canada - État fédéral où le principe est de rechercher des « accommodements raisonnables ». De nombreuses expériences de terrain sont également relatées, en particulier par des responsables des secteurs public et privé français. Les professionnels des milieux scolaire, militaire, pénitentiaire, hospitalier et de l'entreprise qui ont contribué à cet ouvrage y montrent que des arbitrages entre les différents intérêts en jeu ont lieu en matière de pratiques religieuses alimentaires et que, si des aménagements sont bien souvent mis en place, tout n'est pas permis ou possible. Enfin, des annexes complètent utilement l'ensemble en reproduisant les principaux textes pertinents applicables en France.

Cette étude à laquelle ont contribué des universitaires et chercheurs - anthropologue, juriste ou politologue -, des élus et acteurs de terrain prolonge et complète deux précédentes publications de la collection « Droit, société et Risque ». La première de 2011 est intitulée Manifester sa religion : Droits et limites tandis que la seconde, parue en 2012, porte sur Les discriminations religieuses en Europe : droit et pratiques.