Seconde partie du modèle stratégique que l'auteur propose pour canaliser la violence dans les écoles. Il y présente une approche des systèmes : mésosystème, institutions et groupes pouvant interagir sur l'école (famille, bandes, centres) ; exosystème ou système des décideurs qui organisent l'enseignement ou gèrent la société (gouvernement, syndicats) ; macrosystème (idéologies, archétypes). ©Electre 2024

Aider l'école à prévenir les violences

Douze stratégies

Jean-Luc Tilmant est un enseignant d'exception.

L'un de ces enseignants qui n'a jamais cessé d'être un éducateur. Et, contrairement au clivage actuel entre ces deux rôles professionnels et sociaux, il montre dans l'excellence que ce sont bien l'envers et l'endroit de la même fonction.

Car, comme y insistait déjà François Tosquelles, remontant à l'émergence du clivage (grec), l'enseignement n'a été qu'un long refoulement de la pédagogie. Or la pédagogie, c'est la synthèse de l'enseigner et de l'éduquer, et nous voyons alors immédiatement qu'il s'agit d'un problème de personne, de personnalité, disons-le !

Fernand Oury se disait « instituteur », quel beau terme pour un « institutionnaliste », et nous avons connu des enseignants de sa trempe, de cette espèce hybride qui sait vivre et « professer », mais au moment voulu, car tout est là : le moment voulu.

Allez faire cours à des sortants de prison, à des « tox », à des délinquants multirécidivistes, ou simplement à tous ces jeunes entrants à l'école sans plus ni goût ni désir de cette école-là.

Enseignants : c'est votre désir qui est en question. « Changer le métier, ou changer de métier ! », martelait ce maître Zen, Fernand Oury.

Après son premier livre, Treize stratégies pour prévenir les violences à l'école, publié chez Matrice en 2004, Jean-Luc Tilmant poursuit son travail de pratique de terrains difficiles, à partir de son expérience propre, de ses formations spécialisées.

Il est connu désormais en Belgique, bien sûr, en France, mais aussi au Luxembourg, et en Tunisie.

Il y a dans ces ouvrages une liaison intime entre la théorie et la pratique, et nous les inscrivons dans la ligne toujours performante de Freinet, Oury, et dans la mouvance de ces pédagogues qui, à chaque siècle, et devant chaque problème, surgissent et s'installent, samouraïs de l'éducation au savoir et à l'humanité.

Comment des jeunes d'aujourd'hui pourraient-ils s'identifier à une école banalisée, scolastique, où les enseignants dépriment à la vitesse de la violence sociale ?

Il faut du désir pour apprendre, et comme le disait une enseignante du Val-Fourré, il y a 10 ans, « il vaut mieux avoir la pêche » !

Jean Luc Tilmant l'a !

Nous aussi !