Essai sur les récentes transformations dans l'approche du foetus ou du nourrisson mort par les parents, les personnels soignants, les politiques et les médias. Ces changements révèlent une nouvelle appréhension de la mort et du deuil dans les sociétés européennes, mais aussi une modification du statut du foetus. ©Electre 2024
Depuis le début des années 1990, la plupart des hôpitaux européens ont révolutionné les pratiques entourant la mort du foetus ou du nourrisson. Escamoter l'enfant mort et inciter les parents à «passer à autre chose», tel était l'usage jusqu'alors. Apprendre à «faire son deuil», telle est la règle désormais. Le deuil devient volontariste, presque appliqué. Mais le plus surprenant est sans doute l'invite systématiquement faite aux parents de regarder leur enfant mort. Internationale, cette mutation fut aussi radicale : en dix ans, une page de l'histoire de la mort enfantine a été tournée. Elle cristallise une nouvelle manière de saluer les morts rendant essentielles la matérialité et l'incarnation du souvenir.
Que s'est-il passé pour que la présentation ou la représentation du corps devienne, ou redevienne, incontournable pour penser la perte ? Un simple retour au passé ? Fétichisation du corps et psychologisation de son usage : le corps, la chair, le donné biologique sont appelés au secours des psychés. Mais le phénomène se limite-t-il bien au cas des bébés morts ? Que nous suggère-t-il de la redéfinition contemporaine des identités ?
Paru le : 24/03/2011
Thématique : Essais Scientifiques
Auteur(s) : Auteur : Dominique Memmi
Éditeur(s) :
EHESS
Collection(s) : Cas de figure
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-7132-2282-5
EAN13 : 9782713222825
Reliure : Broché
Pages : 206
Hauteur: 20.0 cm / Largeur 12.0 cm
Épaisseur: 1.3 cm
Poids: 240 g
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