El salteador, également connu sous le titre Le gentilhomme de la montagne, met en scène plusieurs hommes riches, quelques bandits, une bohémienne et don Carlos futur Charles Quint. Les personnages évoluent dans le cadre historique de la conquête du royaume de Grenade par Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille, de la découverte de l'Amérique, et de l'élection de Charles Quint. ©Electre 2024

Au cours des deux derniers siècles, deux grandes entreprises éditoriales ont tenté d'offrir au public les «oeuvres complètes» d'Alexandre Dumas. D'abord, la maison Lévy frère - devenu dans la suite Calmann-Lévy - qui acquit, le 4 août 1845, l'exclusivité de la publication des oeuvres d'Alexandre Dumas «dans le format in-18-jésus, dit Charpentier» et qui réussit à faire paraître, en effet, 301 petits volumes brochés, fort maltraités par le temps et qu'il est quasi impossible aujourd'hui de trouver au complet et en bon état, hors des grandes bibliothèques publiques.

Dans les premières années du XX^ème siècle, les éditions A. Le Vasseur et C^ie publièrent 60 volumes brochés, réunis en 25 volumes reliés, dont la couverture de percaline était ornée d'un grand portrait de l'auteur et qui furent illustrés par une pléiade d'artistes connus.

Ni l'une ni l'autre de ces collections n'est vraiment complète. Le Vasseur a même volontairement écarté le théâtre de sa publication.

Voici la troisième tentative, modestement inaugurée par quelques ouvrages oubliés du grand romancier. Les autres écrits - tous les écrits connus - suivront. L'éditeur s'est voué à son entreprise. Il compte la mener à bonne fin dans des volumes maniables, mais fidèles aux éditions originales et illustrés par un artiste qui porte un regard neuf sur une oeuvre gigantesque.

Alexandre Dumas mérite ce renouveau d'intérêt. Aux côtés de Walter Scott, il demeure le maître incontesté du «roman historique.» Il a donné la vie à des personnages imaginaires. Il a fait des héros légendaires d'hommes qui n'ont laissé dans l'histoire qu'une modeste trace. Il a transporté des millions de lecteurs dans des époques révolues qu'il a fait revivre mieux qu'un historien de profession. Il est celui en qui Georges Sand a vu un homme «qui porte un monde d'évènements, de héros, de traîtres, de magiciens, d'aventuriers». Il est «le drame en personne».