Yann, écrivain, né de père inconnu, hérite de la propriété de ce dernier. Il écoute les témoignages de sa tribu et enquête dans les archives léguées à la recherche d'un sens à son existence. A l'époque où son père finançait le journal Gai pied, Yann, adolescent, lisait les petites annonces en quête d'aventures sans lendemain. ©Electre 2024

Yann reçoit en héritage de son vrai père une vaste propriété qui renferme bien des énigmes.

La découverte de ces lieux est pour lui l'occasion de s'interroger sur sa relation avec les autres en puisant aux sources du mensonge originel de sa mère et de découvrir, à travers ce parcours initiatique, le secret jusque-là préservé de celui dont il est le fils.

Comme une carte du jeu de tarot, Le Kotoba nous dévoile la double existence, la modeste et la fastueuse, celle qui est, et celle qui aurait pu être, si Yann avait connu son père...

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- Dis petit, il faut que tu écoutes ta maman quand elle te parle ! C'est compris ?

Yann entra alors dans une rage folle qui surprit le monsieur. Tout en continuant d'écorcer son orange, il lui dit : «À toi, je t'ai rien demandé.» Le monsieur voulut répondre à la provocation du tutoiement répété, mais Yann ne le laissa pas entamer sa phrase.

- T'es pas mon père ! Connard !

L'homme, choqué, eut envie de gifler le morveux et de faire la leçon à la mère.

- Vous devriez le secouer avec plus de vigueur Madame !

Il se leva, s'apprêtant à quitter le compartiment et ajouta : «Avec moi, il aurait déjà pris un aller-retour avant de passer par la fenêtre ! Je vous plains, vous ne savez pas l'élever.»

- De quoi il se mêle le vieux ? Ça m'étonnerait que t'aies des enfants toi ! Tu comprends rien. De toute façon, on t'a rien demandé. Dégage !

Sa mère n'avait rien pu dire. Tétanisée, elle pleurait en silence.

- C'est rien maman. Ne pleure pas.

Il se leva, s'approcha d'elle pour l'embrasser.

- Pourquoi tu me fais ça ? lui demanda-t-elle.

- Mais je te fais quoi ? Il n'a rien à dire ce type. Y a que toi qui as le droit de me dire quelque chose, pas lui. C'est pas mon père !

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