Un coup de coeur de Karine G.
Deux corps, des Blancs, sans doute des adolescents. Il semblerait qu'ils aient été abattus, probablement au cours des quarante-huit dernières heures. Un chien les a trouvés au fond de la benne à ordures, en face des cuisines, à l'arrière... Au milieu des cartons et des emballages en plastique, les deux cadavres gisent nus, désarticulés et enveloppés dans des bâches transparentes. Mises à part les taches rouge sang, les corps paraissent très blancs, très maigres.
L'autopsie pratiquée sur les corps, curieusement émaciés, révèle des symptômes de malnutrition, l'analyse des restes du dernier repas dans leur estomac indique qu'ils ont mangé les mêmes aliments, leur musculature est bizarrement faible comme s'ils avaient manqué d'exercice, l'état de leur dentition est déplorable, ils portent des signes d'abus sexuels fréquents et nombreux... Selon le colonel (blanc) et son adjudant, Don February (officier noir) – on en saura plus au fil du récit sur leurs relations et sur le fonctionnement de la police du pays, sur fond de tensions politiques et raciales - l'hypothèse la plus vraisemblable suggère que les deux jeunes ont été élevés ensemble, dans les mêmes conditions, et privés de liberté depuis longtemps – reste à savoir où, pourquoi, comment : une prison ? Un centre éducatif fermé ? Une séquestration ? Soudain de Vries se liquéfie, il a reconnu le visage d'un des garçons, qui le ramène 7 ans en arrière : trois écoliers enlevés, en plein jour, à quelques heures d'intervalle. On ne les a jamais revus... L'affaire, impossible à résoudre, a hanté les nuits du colonel.
Ce début haletant augure de multiples péripéties, dans une construction alternant le présent de l'enquête et les ombres douloureuses du passé qui remontent à la surface. L'auteur tient son intrigue de main de maître et votre libraire s'est fait mener en bateau jusque dans les dernières pages, la vérité surgit au détour, là où on ne l'attend pas...