Un coup de coeur de Jean-Baptiste G.
Un coup de cœur de Jean-Baptiste Garros
Cet ouvrage donne la parole à une foule d’écrits de voyageurs lettrés peu connus du grand public qui dialoguent avec ceux de géants de la littérature britannique à l’image d’Edmund Burke ou de Walter Scott. C’est donc la quête d’une partie des élites britanniques citadine, aisée financièrement et avides de paysages sublimes et « pittoresques » qui est à l’origine de brutaux changements qui transforment le pays à jamais. Les infrastructures sont développées entre le XVIIIe et le XIXe siècle et la vocation même du voyage change en même temps que les populations locales sont contraintes de s’adapter socialement et économiquement. Ainsi, paradoxalement, un processus d’uniformisation se met en place : avec le tourisme en Écosse nait la Grande Bretagne contemporaine. Jamais montagnes n’ont autant fait autant rêver les Anglais ! Qui pense à l’Écosse de nos jours ne peut échapper à l’image de ces paysages calédoniens construits comme des cathédrales naturelles dédiées aux forces des éléments du nord. Les pics escarpés en sont les piliers quand les lochs sans fonds en sont les nefs, les cieux gris et sauvages voutant le tout. En Écosse, Ouranos et Gaïa s’unissent encore dans ce paysage ossianique qui a rendu le pays si célèbre au lendemain des dernières guerres jacobites de 1745 à1746. Si l’auteur regrette parfois le passage d’une représentation réaliste et relativement scientifique des Highlands à une vision beaucoup plus romanesque amorcée par l’essor du tourisme, le lecteur savoure le romantisme qui se dégage de cette œuvre raisonnée.