Un coup de coeur de Sophie D.
Pascale Robert Diard et Stéphane Durand Souffland, chroniqueurs judiciaires respectivement au Monde et au Figaro depuis plus de 15 ans sont des observateurs du désordre du monde et de ses dérives.
A eux deux, ils ont couvert les grands procès de ces 15 derniers années, suivi les avocats les plus charismatiques, rapporté des anecdotes sordides ou amusantes.
Ils se fondent dans le décor des salles d'audiences et sont des témoins de vies bouleversées.
Cet abécédaire vous emmène dans les coulisses des cours d'assises, des grands et des petits procès, un univers de magistrats, d'avocats, de greffiers, de jurés, d'hommes et de femmes dont les existences ont basculé dans le crime.
Une succession de témoignages, d'impressions, de choses vues et entendues, des émotions, du rire et des larmes et beaucoup de portraits.
Les aventures d'André et de Max le chat, son" fils": "l'amour d'un animal vaut mille fois mieux que la vie d'un connard".
Des moments d'avocats avec Maître Henri Leclerc, défenseur de Jacques Viguier, professeur de droit accusé du meurtre de sa femme, qui arrive à sa plaidoirie avec un mouchoir en papier tâché de son sang, sang recueilli sur son propre visage après s'être rasé, et qui prouve par la même dans une sorte de pirouette qu'il existe une multitude de taches de sang dans une maison, passant ainsi cette preuve au second rang.
Le meurtre de Valentin, enfant tué de 44 coups de couteau par un couple de marginaux, lui schizophrène, elle paraphrénique (folie des grandeurs) qui pose le questionnement de: "faut il juger les fous?"
Les procès des tueurs en série: Michel Fourniret, Guy Georges, Patrice Alègre où seul Stéphane Durand Souffland assiste.
Le procès de Fiona à Rioms où le public est là, dans un climat malsain, faisant la queue pour rentrer, à la limite de la lutte, public là pour insulter, la haine en meute, prêt pour une mise à mort, un pugilat physique et médiatique à travers les réseaux sociaux.
Le portrait de Miguel Archambaud, Huissier à la cour d'Assises de Loire Atlantique, professionnel jusqu’au-boutiste, toujours prêt, avec des mouchoirs, eau de mélisse en cas d'évanouissement,pratiquant le rétroprojecteur avec brio, celui qui annonce la cour avec majesté et impose le silence et le respect, une gestuelle de toréador et une voix de stentor.
Un beau livre, inattendu.
Nous aurons le plaisir de rencontrer Madame Pascale Diard le 23 mars à la station Ausone.