Recueil de contributions, analyses, récits, témoignages, interviews ou encore dessins et poèmes qui explorent la situation politique au Pays basque depuis les épisodes de retrait des armes par des citoyens lassés de l'inertie des deux Etats, à Louhossoa en 2016 et soulignent la volonté de paix de la population basque. ©Electre 2024

La « question basque » est vieille de plusieurs décennies et a connu de multiples développements, dont certains d'une grande violence. Le conflit armé de la fin du XX^e siècle n'en est que la phase la plus récente, il a produit son lot de drames, d'indicibles souffrances et de sourdes rancunes.

En octobre 2011, une « conférence de la paix » tenue au palais d'Aiete de Saint-Sébastien proposa une feuille de route pour une sortie du conflit au Pays Basque. ETA lui répondit par un abandon définitif et unilatéral de ses activités. Mais l'Espagne et la France se figèrent dans l'immobilisme, refusant de recevoir les stocks d'armes, de considérer le sort des prisonniers, réfugiés, clandestins, victimes.

Dans ce contexte de blocage politique, survint l'initiative dite « des artisans de la paix », lancée un soir de décembre 2016 dans une maison de Louhossoa. Cinq personnes organisèrent une opération concrète de démilitarisation d'une partie de l'arsenal d'ETA. Arrêtées puis inculpées, elles entraînèrent à leur suite une mobilisation populaire et citoyenne sans précédent, conduisant à la « journée du désarmement d'ETA » le 8 avril suivant, et ainsi à une tentative de relance du processus de paix.

Poètes, journalistes, universitaires, dessinateurs et écrivains, près d'une vingtaine de gens du monde de l'écrit témoignent dans ce livre, à leur manière, de leur vision de la paix au Pays Basque. Ils ont parfois la perception distanciée de l'analyste, parfois celle, décalée, de l'artiste. D'autres vivent ce conflit dans leur chair, ayant perdu un proche des suites d'un attentat d'ETA ou payant toujours en prison le prix de leur engagement dans l'organisation armée.

Sans objectif encyclopédique ni discours ex cathedra, des mots pour mieux comprendre, partager, s'investir ; des écrits pour contribuer à construire la paix.