A travers des photographies d'époque, des articles de presse et des documents d'archives, l'histoire de la reconstruction de Saint-Nazaire après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Les choix urbanistiques, architecturaux et paysagers sont commentés afin de mettre en lumière les dimensions moderne et originale de la nouvelle ville. ©Electre 2024

Saint-Nazaire

La reconstruction (1945-1965)

De nombreux livres ont été consacrés à Saint-Nazaire, sous deux thématiques principales : la construction des paquebots et l'impact des deux guerres mondiales, tout particulièrement de la Seconde, celle de 1939-1945. Plus rares sont les publications qui appréhendent simultanément la ville dans la diversité de ses composantes : l'histoire, la grande industrie, l'urbanisme, la vie locale, sociale et culturelle, la présence du fleuve et de la mer, le patrimoine physique, intellectuel et humain, les bâtiments et lieux hautement symboliques, le style et l'esprit nazairien...

Le présent ouvrage, qui se nourrit des réflexions des Bâtisseurs, des archives disponibles, de l'iconographie, de la documentation et de la presse de l'époque, offre un regard multiforme sur la reconstruction de Saint-Nazaire entre 1945 et 1965, après la destruction de la cité portuaire. Soit deux décennies au cours desquelles il a fallu concevoir et construire une ville entièrement nouvelle, en tenant compte autant des enseignements du passé que des préoccupations de l'époque et de l'idée que l'on se faisait du futur. Quelle énergie déployée et quelle effervescence ! Combien de soucis et de démarches, mais aussi que d'enthousiasme ! Tout y passe : la forme de la ville, son étendue et son orientation ; l'habitat, les rues et les espaces publics ; les écoles, les stades, l'hôtel de ville, la sous-préfecture, l'hôpital, la gare, le palais de justice, les cinémas, les commerces, les halles, les églises, tandis que la vie sociale ne connaissait pas de temps mort. On va jusqu'à baptiser la nouvelle grande avenue commerçante « les Champs-Élysées nazairiens » et à comparer le futur parc paysager au non moins prestigieux « bois de Boulogne »... À proximité de l'encombrante et douloureuse base sous-marine se dresse désormais le Building dont la verticalité et la modernité font couler beaucoup d'encre et de salive. Quant aux élus et autres éminences, ils inaugurent à tour de bras. On commémore et l'on célèbre dans un même mouvement de recueillement sur les drames vécus et de foi en un avenir radieux. Une période en tous points exceptionnelle pour une ville qui, en un peu plus d'un siècle, aura été construite deux fois.