Un coup de coeur de Guillaume D.
Quand on demande à Al Capone de raconter sa vie, il ne faut pas s’attendre à un récit honnête. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Snorky « l’élégant ». Entre les villas de luxe et les soirées mondaines, le plus grand criminel de l’histoire soigne son image.
Après avoir passé huit ans dans la prison d’Alcatraz, et se sachant condamné à court terme par la maladie, le chef incontesté de la pègre de Chicago accepte de répondre aux questions d’un journaliste pour livrer sa version des faits. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il dresse de lui-même un portrait haut en couleur.
Entre les grands parrains de la mafia italienne, les tueurs à gage sans scrupules et les désaccords réglés à coup de mitrailleuse, vous retrouverez ainsi l’homme le plus craint d’Amérique en train de préparer des spaghettis pour ses enfants chéris dans son palais doré de Miami, entouré de cinquante domestiques et de douze gardes du corps.
Al Capone le reconnaît, il n’est pas un enfant de chœur, et les trois balafres qui lui valurent le surnom de « Scarface » en témoignent, mais il n’est pas non plus le monstre qu’on a voulu présenter au monde. S’il tient sous silence les pages les plus noires de son règne, il s’attarde cependant volontiers sur ses œuvres caritatives, affirme avoir mis de l’ordre dans le banditisme de Chicago et permis à toute l’Amérique de mener la belle vie. Bref, à le lire, on croirait presque qu’il assurait une forme de service public. Il n’est toutefois pas surprenant que celui qui a toujours cherché à dissimuler ses cicatrices ait préféré se peindre de profil.
Une autobiographie captivante pour se plonger dans la grande époque de la Prohibition aux États-Unis, et dans la mentalité de l’un des hommes les plus dangereux de l’histoire.