Présentation d'ornements liturgiques et de bannières en soie conservés dans les églises du Gard. Décrit la variété et l'évolution des formes, des décors tissés, peints ou brodés, ou encore des usages. ©Electre 2024

Pour la première fois, et vingt-six ans après Architectures d'une industrie en Cévennes : au fil de la soie, la collection Images du patrimoine consacre un volume entier aux soieries d'églises. Les sacristies recèlent des trésors pour l'histoire du tissu. Elles conservent les traces de ce passé glorieux, malgré des guerres de Religion très destructrices sur les territoires devenus le département du Gard.

On sait l'importance de la soie des Cévennes, des tisserands de Nîmes, du rôle de la foire de Beaucaire dans la diffusion des étoffes. Les textiles de Nîmes, siège épiscopal, ont fait l'objet de la publication Nîmes en joie, églises en soie dans la collection Focus patrimoine de la Région Languedoc-Roussillon, en 2012. Cette nouvelle publication révèle les traces matérielles qui subsistent dans les édifices religieux des 452 autres communes du Gard.

S'intéresser aux soieries des églises, ce n'est pas seulement comprendre une histoire de l'art, c'est aussi en apprendre les techniques et les usages ; et peut-être s'émerveiller de pratiques séculaires, tissages, moirage, gaufrage, broderies, qui inspirent encore la mode d'aujourd'hui.

Si nous admirons l'architecture de nos édifices religieux, les statues, les vitraux et les peintures qui ornent leurs parois, savons-nous regarder avec la même attention les tissus d'Église ? Pourtant ils font des sacristies le plus grand conservatoire de soieries en France. Leurs couleurs correspondent aux différents temps du culte, et les broderies sont souvent des chefs-d'oeuvre de technique. Loin d'être de simples habits, ou des ornements d'apparat, ces vêtements manifestent une fonction, celle du ministre qui les revêt, ils accompagnent ses gestes. Il en existe une multitude, pour les prêtres et les diacres. Cet univers porte le nom savant de paramentique, et il a fait l'objet de nombreux changements au cours des siècles.

Tous les ornements réalisés avant 1905 appartiennent aux communes et sont précieux pour le patrimoine communal. Ils sont les témoins d'un savoir-faire exceptionnel et de pratiques qui, la plupart du temps, se sont perdues. Fragiles et menacés, nombreux sont ceux qui ont disparu ; il est important de les recenser, de les étudier, de les faire connaître et de prendre les mesures de conservation qui s'imposent.

Ces soieries recouvrent tout un monde : celui de l'histoire religieuse, et de l'industrie de la soie où le Gard a joué un rôle majeur.

L'ouvrage qui vous est proposé vous invite à explorer les trésors de ce patrimoine méconnu. Il permet de prendre conscience de son intérêt et de sa valeur. C'est le rôle de l'Inventaire général du patrimoine qui relève d'une compétence régionale. La Région Occitanie s'attache ainsi à mettre en lumière et à préserver notre histoire et notre culture. Mais cette publication exceptionnelle de la collection Images du patrimoine n'aurait pas été possible sans la collaboration de celles et ceux qui prennent soin des sacristies communales. Qu'ils soient toutes et tous remerciés.

Je vous souhaite une bonne lecture à la découverte des soieries des églises du Gard.