La veuve de Jean Jouandet (décédé en 2016), préfet honoraire et conseiller municipal de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), dénonce la mainmise politique sur la ville. Elle revient sur les risques que son mari a pris pour remédier à une situation politique locale corrompue et expose de nouvelles affaires délictueuses passées sous silence. ©Electre 2024

La mort en sourdine

Le Mairisme

À l'approche des fêtes de fin d'année, la coquette station balnéaire catalane a retrouvé sa paisible atmosphère hivernale. Entre mer, montagne et ciel, ses habitants flânent dans le décor exotique d'une commune où il fait bon vivre. Dix jours avant Noël 2008, c'est un coup de tonnerre dans le ciel bleu : la population apprend avec stupeur que son maire a été interpellé et placé en garde à vue. Dans les mois suivants, les arrestations se succèdent, élus, fonctionnaires, chefs d'entreprise... La situation est explosive, le maire se pend dans sa prison, son successeur est arrêté à son tour et détenu jusqu'à l'obtention de sa démission. Les habitants, sous le choc, découvrent entre rumeurs et vérités l'ampleur du désastre moral et financier de leur ville. Dans ce climat délétère, de nouvelles élections sont organisées ; un jeune avocat, novice en politique, s'impose en « chevalier blanc » pour se faire élire, clamant sa volonté de restaurer morale, démocratie et finances dans cette ville dévastée par des années de « corruption institutionnalisée »...

Ce récit n'est pas une fiction. « La mort en sourdine ou le mairisme » raconte la suite de l'histoire. Le « chevalier blanc », devenu maire, ne fera pas illusion longtemps... Jean Jouandet, Préfet honoraire, conseiller municipal « d'indignation », alertera en vain sur la poursuite des dérives. Dans ce livre-témoignage Isabelle Jouandet, son épouse, retrace ainsi la nouvelle mainmise sur la ville, sa lente agonie et l'asphyxie de la démocratie. Elle dit aussi la mort brutale de son mari.

Un témoignage illustré par l'exposé de nouvelles affaires délictueuses mises sous le boisseau judiciaire.

Un regard républicain porté sur près de dix années d'une démocratie illusoire transformée, par la démesure du pouvoir, en « démocrature » de proximité.

Un enjeu national si, pervertis par manque de vertu, de tels politiciens locaux atteignaient, ici ou là, maintenant ou plus tard, la tête politique.