Un coup de coeur de Emilie S.
Anna Gréki, de son vrai nom Colette Anna Grégoire, est née en 1931 à Batna en Algérie. Elle commence des études supérieures de Lettres modernes en France interrompues par la guerre d’Indépendance. Elle rentre alors en Algérie et mène une forte activité de militantisme qui entraîne son arrestation en 1957. Elle sera torturée et expulsée du pays. Elle y reviendra après l’indépendance et enseignera jusqu’à sa mort brutale en 1966.
Elle ne cesse d’écrire des poèmes ainsi que des textes théoriques et critiques. Juste au-dessous du silence reflète parfaitement bien ces deux aspects de l’œuvre d’Anna Gréki. On peut en effet y découvrir quelques poèmes magnifiquement traduits par la poétesse algérienne contemporaine Lamis Saïdi dans la première partie, puis, un choix de textes exposant la position de l’écrivaine sur différentes questions dont celle des langues d’expression dans la société algérienne. Question éminemment intéressante sachant qu’Anna Gréki avait choisi le français comme langue d’expression artistique.
Une grande voix politique et littéraire à lire à la lumière d’une histoire complexe qui associe en réalité trois guerres : coloniale, révolutionnaire et civile.