Un coup de coeur de Marie-Aurélie
Elle y retrouve son amour pour les lieux, les bibliothèques dans lesquelles elle passa son enfance, y découvrant son amour pour les livres et la littérature. Au détour d’une visite avec le conservateur, celui-ci évoque avec humour « une odeur de fumée » qui se dégagerait encore de certains ouvrages. L’auteur de répondre avec étonnement si l’endroit était autorisé aux fumeurs. Interloqué le conservateur lui raconte le grand incendie qui ravagea la bibliothèque le 29 avril 1986.
Mais qui se souvient du 29 avril 1986 quand le 26 avril de cette même année est marqué au fer rouge par la catastrophe de Tchernobyl ?
Susan Orlean va alors se lancer dans une enquête minutieuse sur l’incendie de la grande bibliothèque. Enquête qui lui fera remonter le temps jusqu’à la construction de l’incroyable édifice, surplombé par une pyramide, en 1926. La précision et l’obsession d’Orlean donnent lieu à un incroyable récit protéiforme et rythmé. Partant des heures qui ont vu le feu ravager 500 000 ouvrages et endommager 700 000 autres, le texte alterne les âges, des premiers conservateurs (et premières conservatrices) de la bibliothèque de Los Angeles à la fin du XIXème siècle, jusqu’au personnage troublant de Harry Peak, pyromane présumé de l’incendie de 1986.
L.A bibliothèque est évidemment le récit de ce fait divers hallucinant et mystérieux qu’est l’incendie criminel de 1986, mais le livre est avant tout une ode personnelle et universelle aux livres, à la lecture et aux institutions culturelles. Le rôle éminemment social d’une structure telle que la bibliothèque de Los Angeles au cœur d’une ville aussi hors norme est ici le grand hommage rendu par Susan Orlean.
Quand nous apprenons qu’aux Etats-Unis, les bibliothèques publiques sont plus nombreuses que les Mac Donald, on ne peut s’empêcher de sourire et de garder espoir.